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Suu Kyi appelle à “la culture de la paix” sans parler des Rohingyas

Autrefois célébrée comme une icône de la lutte contre la dictature birmane, Aung San Suu Kyi fait face à de nombreuses critiques de la communauté internationale (archives). KEYSTONE/EPA/HEIN HTET sda-ats

(Keystone-ATS) La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, a appelé samedi à une “culture de la paix” sans même évoquer les Rohingyas. Elle est critiquée sur la scène internationale pour la répression de son pays contre cette communauté.

“Ce n’est qu’en promouvant une culture de la paix dans ce monde d’interdépendances qu’il sera possible de créer une harmonie entre les pays et sociétés”, a déclaré Mme Suu Kyi. La Prix Nobel de la paix n’a pas évoqué la crise des Rohingyas, qui a conduit l’ONU à réclamer l’ouverture d’une enquête pour “génocide”.

Sous la menace de l’armée et de milices bouddhistes, plus de 720’000 membres de cette minorité musulmane apatride ont fui la Birmanie majoritairement bouddhiste depuis août 2017. Ils vivent depuis dans d’immenses campements de fortune au Bangladesh.

Autrefois célébrée comme une icône de la lutte contre la dictature birmane, Aung San Suu Kyi fait face à de nombreuses critiques de la communauté internationale. La réputation de la dirigeante birmane comme défenseure des libertés a été mise à mal par son refus de condamner les violences contre les Rohingyas et son manque de compassion. Cette dernière nie toute exaction de masse.

Déchue de ses titres honorifiques

Aung San Suu Kyi n’a jamais condamné les violences. Elle a notamment été déchue mi-novembre par Amnesty international du prix d’ambassadrice de conscience que l’organisation lui avait attribué en 2009.

Le Canada et plusieurs villes britanniques, dont Glasgow, Edimbourg et Oxford, lui ont également retiré ses titres de citoyenne d’honneur et le Musée de l’Holocauste de Washington l’a privée de son Prix Elie Wiesel.

Le 14 novembre, le vice-président américain Mike Pence a condamné les “violences et les persécutions” dont sont victimes les Rohingyas, lors du sommet annuel de l’Association des pays d’Asie du Sud-Est (Asean).

Et la mairie de Paris a annoncé le 30 novembre sa décision de retirer à Aung San Suu Kyi la citoyenneté d’honneur de la ville, un geste “sans précédent” motivé par le silence de la dirigeante birmane sur les violences infligées à la minorité Rohingya.

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