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Swiss Olympic exige plus d’argent pour les sportifs d’élites

(Keystone-ATS) Les fédérations sportives réclament plus d’argent de la part de la Confédération. Swiss Olympic demande au Conseil fédéral d’augmenter l’enveloppe budgétaire de 15 millions de francs par an au moins dès 2018, et non de 1,6 million comme le propose le Conseil fédéral.

Dans son concept sur la promotion du sport, en consultation jusqu’à vendredi, le gouvernement veut libérer un crédit supplémentaire de 1,6 million par an dans un premier temps et l’accroître progressivement jusqu’à 10,5 millions en 2028. Selon Swiss Olympic, ce soutien financier est insuffisant et arriverait trop tard.

“Si la Suisse entend se maintenir au niveau de l’élite internationale”, les fédérations sportives ont besoin de plus de ressources financières et ce “dès aujourd’hui”, a déploré vendredi l’association faîtière des fédérations sportives à Berne. Au total, le Conseil fédéral souhaite libérer près d’un milliard de francs sur quinze ans en faveur du sport.

Des “working poors”

Les athlètes suisses ne pratiquant pas de sports prisés par les sponsors et les médias et qui remportent des victoires au niveau international n’ont pratiquement aucune chance de gagner leur vie correctement comme sportifs professionnels, a critiqué Swiss Olympic.

Selon une étude menée en 2010 par l’Office fédéral du sport, seuls 16% des sportifs de haut niveau ont un revenu annuel dépassant 70’000 francs et plus de 40% d’entre eux touchent moins de 14’000 francs par an. Une situation comparable à celle des “working poors”, (travailleurs pauvres) a vilipendé le président de la fondation de l’Aide sportive suisse Max Peter.

Cette double charge entre l’activité professionnelle et le temps considérable passé à l’entraînement pénalise toute carrière sportive. “Il est donc urgent d’apporter un soutien plus important au sport de compétition”, a fait valoir son président Jörg Schild.

La Confédération doit également faire un effort en engageant dans son administration davantage de sportifs d’élite. L’Allemagne en a engagé plus de 800 par exemple.

En Suisse, seuls 18 sont salariés de l’armée (à mi-temps) et 12 sont gardes-frontières. Pour pouvoir rivaliser au niveau international, au moins 100 emplois à temps plein dans l’armée doivent être réservés aux sportifs d’élite, estime Jörg Schild.

Soutenir la relève

Mais ce ne sont pas seulement les athlètes de haut niveau qui doivent être soutenus, les stars en devenir – la relève – doivent également bénéficier d’un appui plus conséquent, souligne Swiss Olympic.

Swiss Olympic exige notamment que les subventions fédérales pour la relève – actuellement situées à 11 millions de francs – grimpent progressivement à 20 millions et que les entraîneurs soient mieux formés.

Encourager efficacement de jeunes talents est uniquement possible en mettant à disposition des entraîneurs professionnels, bien formés, et bien intégrés dans des fédérations offrant un environnement compétent et doté de suffisamment de ressources en personnel, conclut l’organisation qui compte 84 associations membres, constituées elles-mêmes de plus de 20’000 clubs et de 1,6 million de sportifs.

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