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Swissmedic sévit contre les thérapies à base de cellules fraîches

Des touristes ont voyagé en Suisse avec l'espoir qu'une thérapie à base de cellules fraîches ralentisse le vieillissement. La Confédération a pris des mesures contre les cliniques qui proposaient ces thérapies illégales (image symbolique). KEYSTONE/AP/MATTHIAS RIETSCHEL sda-ats

(Keystone-ATS) L’OFSP et Swissmedic ont achevé leur action contre les offres thérapeutiques illégales de cellules fraîches. Dans quatre affaires, Swissmedic a statué contre des fabricants et des fournisseurs de préparations non autorisées à base de tissus d’origine animale.

Les thérapies à base de cellules fraîches consistent généralement à injecter aux patients des cellules vivantes de jeunes veaux ou agneaux. Les injections, réalisées le plus souvent dans un muscle fessier, sont censées ralentir le vieillissement ou renforcer le système immunitaire.

Il n’existe à ce jour aucune preuve scientifique de tels effets, précise Swissmedic dans un communiqué publié lundi. En Suisse, aucune de ces préparations ou thérapies n’a été autorisée. Le DFAE avait signalé dès 2011 une hausse du nombre de demandes de visa depuis la Chine pour un “tourisme médical des cellules fraîches” en Suisse.

Début 2014, un plan de mesures visant à clarifier l’ampleur et les dessous des offres de diverses cliniques suisses a été mis en place, rappelle Swissmedic. Depuis, quatre cantons (VD, VS, GE, AR) ont signalé au total 37 institutions susceptibles de proposer des cellules fraîches.

Sept institutions ont mis un terme à leurs activités médicales avant le début des investigations. Les clarifications entreprises ont heureusement révélé qu’aucun établissement ne fabriquait, n’importait, ni n’injectait à des patients des préparations à base de cellules ou de tissus encore vivants d’origine animale, a reconnu Swissmedic.

Trois décisions

Cependant, dans cinq cas, Swissmedic a constaté que l’établissement fabriquait ou administrait à ses patients des préparations à base de cellules fraîches, c’est-à-dire des extraits obtenus à partir de tissus d’origine animale. Suite à ces investigations, un établissement a renoncé à acheter de tels produits.

Deux institutions fabriquaient elles-mêmes ces préparations. Une autre les faisait produire par des fabricants pharmaceutiques et l’utilisait comme une préparation spécifique à chaque client. Swissmedic a prononcé trois décisions contre ces cliniques. Des recours ont été déposés auprès du Tribunal administratif fédéral (TAF) et sont encore pendants.

Dans un cinquième cas, les clarifications ont montré que la préparation administrée par voie orale n’était pas utilisée comme un médicament et n’était donc pas soumise à la loi sur les produits thérapeutiques. Les autorités cantonales doivent encore établir si la préparation peut être commercialisée en vertu de la législation sur les denrées alimentaires.

Importations

Deux cliniques ont admis importer occasionnellement des préparations étrangères non autorisées à base de cellules fraîches. Swissmedic a refusé par la suite les nouvelles demandes d’importation de ces établissements. Des contestations ont été formulées contre quatorze sites web en raison d’allégations trompeuses.

L’action menée a permis de sensibiliser la branche et les différentes associations professionnelles aux conditions cadres légales applicables, selon Swissmedic.

Des retours positifs et un vif intérêt auraient également été constatés auprès des autorités et des médias étrangers. Le nombre de demandes de visa en provenance de Chine pour des traitements médicaux en suisse a baissé, passant de 1000 à 300 par an en moyenne.

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