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Syrie: cessez-le-feu fragilisé par des incidents meurtriers

(Keystone-ATS) Le cessez-le-feu négocié par Kofi Annan est entré en vigueur jeudi matin en Syrie. Il a toutefois immédiatement été fragilisé par des incidents meurtriers, le refus de Damas de retirer soldats et armes lourdes des zones urbaines et la méfiance entre le gouvernement et les rebelles.

Par ailleurs, des milliers de Syriens ont manifesté jeudi, ont indiqué des militants. Le chef du Conseil national syrien (CNS) avait appelé à des défilés le jour de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Des manifestations ont eu lieu jeudi dans les province d’Idleb (nord-ouest), Homs (centre), Deraa (sud), Raqa (nord-est), Damas et Deir Ezzor (est). La plus grande s’étant déroulée à Alep, la deuxième ville dans le nord du pays, selon des vidéos mises en ligne par des militants.

Silence irréel

Dans un communiqué, l’émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe Kofi Annan a estimé que le cessez-le-feu semblait tenir et devait se poursuivre.

Pour l’essentiel, les armes se sont tues jeudi à 06h00 (05h00 suisses) et le silence est retombé sur les villes jusque-là bombardées de Homs, Idlib ou Hama. Un silence irréel, selon des activistes témoignant de rues vides et d’habitants prudents.

Mais l’Organisation syrienne des droits de l’homme (OSDH) a fait état de cinq personnes, dont quatre civils, tuées à travers le pays. Les médias officiels ont eux affirmé qu’un officier avait été tué et 24 personnes blessées dans une attaque menée par “des terroristes”.

Appels à manifester

De leur côté, des militants pro-démocratie ont appelé à manifester à nouveau vendredi, sous le slogan “la Révolution pour tous les Syriens”, sur leur page Facebook “Syrian Revolution 2011”.

Ces appels semblent être un moyen de tester les intentions du régime de Bachar al-Assad, dont les troupes, toujours déployées en force dans les hauts lieux de la contestation, ont toujours réprimé les manifestations hostiles au pouvoir.

Le ministère de l’Intérieur syrien a rappelé jeudi que les manifestants devaient demander une autorisation officielle avant d’organiser tout rassemblement.

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