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Syrie: combats au premier jour de la mission des observateurs

(Keystone-ATS) De violents combats opposaient lundi soldats syriens et déserteurs, au premier jour de la mission d’observateurs internationaux chargés d’évaluer le respect d’un fragile cessez-le-feu. Au moins neuf civils ont péri à travers le pays, ont indiqué les opposants.

L’armée syrienne a de nouveau bombardé le vieux Homs, dont le contrôle lui échappe toujours. Selon les militants, les chars sont toujours déployés dans les villes du pays et l’armée n’a pas levé ses barrages. De plus, les campagnes d’arrestations se poursuivent.

Les bilans des victimes ont toutefois marqué une nette rupture à l’entrée en vigueur du cessez-le-feu après les derniers mois, où les morts se comptaient chaque jour par dizaines. Selon les opposants, les violences ont fait une cinquantaine de morts depuis l’entrée en vigueur de la trêve jeudi matin.

Mission à haut risque

La mission, votée samedi à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, s’annonce à haut risque pour les six observateurs non armés déjà sur le terrain sous la direction du colonel marocain Ahmed Himmiche. Des ambassadeurs occidentaux ont d’ailleurs déjà dit douter de la volonté du président Bachar al-Assad de renoncer à la répression.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a exhorté Damas à la “retenue maximale” et l’opposition à “pleinement coopérer”, estimant que “la moindre étincelle peut mettre fin à ce processus fragile de cessez-le-feu”.

Établissement d’un QG

Lundi, la première tâche des observateurs sera “d’établir un quartier général opérationnel” à Damas, a expliqué un porte-parole de l’ONU. Ils prendront ensuite contact avec le gouvernement et l’opposition afin d’expliquer leur rôle, puis se rendront dans d’autres villes pour y établir des bases.

La résolution 2042, la première adoptée par le Conseil de sécurité sur la Syrie depuis le début de la crise en mars 2011, prévoit le déploiement dans les prochains jours de 30 observateurs militaires non armés. Elle stipule aussi que Damas est responsable de leur sécurité.

Outre l’arrêt des hostilités, le plan Annan prévoit le retour de l’armée dans les casernes, le droit de manifester pacifiquement et la libération des personnes arrêtées dans le cadre de la révolte populaire qui secoue le pays depuis mars 2011.

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