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Syrie: la Russie est un partenaire “constructif” pour Obama

(Keystone-ATS) Le président américain Barack Obama a salué mercredi le rôle de la Russie dans les pourparlers visant à mettre fin à la crise en Syrie. “Mais il y a évidemment un piège, c’est que Moscou est toujours intéressé à ce que Bachar el-Assad reste au pouvoir”, a-t-il ajouté.

Le président russe, Vladimir Poutine, avait déclaré la semaine dernière qu’il ne se sentait pas le “droit” de demander au président syrien Bachar al-Assad de quitter le pouvoir comme l’exigent les Occidentaux et des pays arabes.

Cependant, a observé M. Obama, qui s’exprimait en marge d’un forum économique à Manille, aux Philippines, “ces divergences ne nous ont pas empêchés d’examiner, comment nous pourrions parvenir à un cessez-le-feu” en Syrie, où la guerre a déjà fait plus de 250’000 morts et constitue le terreau des groupes djihadistes comme l’Etat islamique (EI) qui contrôle de larges territoires dans ce pays et en Irak.

Appel à frapper l’EI

Le président américain a aussi émis l’espoir que la Russie concentre ses frappes militaires en Syrie sur l’EI au lieu de s’employer à défendre le régime de Bachar al-Assad.

“Au début de leur intervention militaire en Syrie, ils (les Russes) se sont davantage concentrés sur le renforcement du président Assad”, a souligné M. Obama.

“Nous allons attendre et regarder si la Russie finit par accorder plus d’attention aux positions de l’EI. Si tel est le cas, c’est quelque chose que nous saluerons”, a déclaré M. Obama.

Mardi, la Russie a massivement bombardé les positions de l’EI en Syrie après avoir annoncé que le crash d’un avion de ligne russe le 31 octobre dans le Sinaï égyptien, qui avait fait 224 morts, était bien dû à un attentat. Cet acte avait été revendiqué dès les premiers jours par le groupe extrémiste sunnite, également responsables des attentats qui ont fait vendredi au moins 129 morts et plus de 350 blessés à Paris.

Après les attentats en France, les Etats-Unis et la Russie ont commencé à rapprocher leurs positions sur le dossier syrien et décidé avec leurs partenaires du G20 en Turquie de renforcer leur coopération contre la menace djihadiste.

S’exprimant également devant le sommet de l’organisation de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC), le premier ministre russe Dmitri Medvedev a assuré que son pays était capable de venir à bout du terrorisme seul. Mais il a jugé préférable que Moscou et les pays occidentaux mettent de côté leurs divergences pour lutter de concert contre l’EI.

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