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Syrie; Les forces du régime marquent un point à Alep

(Keystone-ATS) L’armée syrienne a marqué jeudi un point qui pourrait être décisif dans la ville clé d’Alep, dans le nord du pays. Elle est parvenue briser le siège de la prison centrale de la ville et à bloquer ainsi l’une des principales routes d’approvisionnement des rebelles.

Des blindés sont “entrés ce matin dans l’enceinte de la prison” et “des tirs intenses étaient entendus à l’intérieur, célébrant l’arrivée des forces régulières”, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Les troupes du régime Assad étaient épaulées par les supplétifs des Forces de défense nationale (FDN), par le Hezbollah libanais et des combattants arabes, précise le directeur de l’OSDH Rami Abdel Rahmane.

Cette avancée de l’armée syrienne dans le secteur de la prison a permis “de couper une voie de ravitaillement essentielle aux combattants rebelles, entre les secteurs qu’ils contrôlent et la frontière turque”, a-t-il ajouté. “La seule voie de ravitaillement qui leur reste entre Alep et la frontière turque est celle connue sous le nom de route de Castello, dans le nord-ouest de la ville”.

Les combats dans le secteur de la prison ont fait au moins 50 morts parmi les rebelles depuis mardi, selon l’OSDH, organisation liée à l’opposition et basée à Londres. Elle fait état également de morts parmi les soldats de l’armée régulière et les combattants pro-régime, mais sans préciser leur nombre.

Imposer le compromis de Homs

Depuis avril 2013, les insurgés encerclaient la prison. Ils affirmaient vouloir libérer les quelque 4000 détenus, en majorité de droit commun. Quelque 600 d’entre eux seraient morts à cause des très mauvaises conditions de vie et des combats intenses qui s’y sont déroulés durant 13 mois, selon l’OSDH.

Selon le quotidien “al-Watan”, proche du pouvoir, “ce succès ouvre une phase dans les combats. Cela aidera à resserrer l’étau autour de la ville, notamment des quartiers contrôlés par les hommes armés, et ainsi imposer un compromis similaire à celui du vieux Homs en faveur de la légitimité syrienne”.

Quelques heures seulement après cette intervention, le Conseil de sécurité de l’ONU se prononçait sur une résolution en faveur d’une saisine de la Cour pénale internationale (CPI) sur les crimes commis en Syrie. Sans surprise, la Russie et la Chine y ont opposé leur veto.

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