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Tensions chez les démocrates à la veille du sacre de Clinton

Des militants de plusieurs causes ont défilé dimanche à Philadelphie devant le centre qui va accueillir la convention nationale démocrate. KEYSTONE/EPA/TRACIE VANAUKEN sda-ats

(Keystone-ATS) Les démocrates ont tenté ce week-end de contenir le choc généré par la fuite de milliers d’emails. Cette polémique éclate juste avant la convention démocrate, dès lundi à Philadelphie, laquelle doit introniser Hillary Clinton comme candidate à la Maison Blanche.

WikiLeaks a publié quelque 20’000 courriels internes au parti démocrate vendredi. Ces documents révèlent un possible biais de ses responsables en faveur d’Hillary Clinton pendant la campagne des primaires.

Victime des révélations, la présidente du comité national du parti démocrate, Debbie Wasserman-Schultz, a été écartée de la présidence de la convention et n’y prononcera plus de discours, a révélé dimanche un responsable démocrate cité par la CNN. “Elle a été mise en quarantaine”, a affirmé un autre haut responsable.

Selon ces sources, cette décision vise à calmer les esprits et à éviter une situation chaotique à la convention parmi les soutiens du sénateur Sanders. Pendant les primaires, le sénateur Bernie Sanders était furieux notamment contre Debbie Wasserman-Schultz. Il a réclamé à plusieurs reprises sa démission en l’accusant de favoritisme pour Hillary Clinton.

Il a réitéré cette demande dimanche matin, avant que ne filtre l’information de CNN tout en réaffirmant la nécessaire unité pour empêcher l’élection du républicain Donald Trump.

Avec Michelle Obama

Précisément placée sous le signe de l’unité, la convention s’ouvrira lundi, avec au programme des discours de la Première dame des Etats-Unis, Michelle Obama, et de Bernie Sanders, le sénateur du Vermont qui ferrailla avec Hillary Clinton jusqu’à la toute fin des primaires en juin. Il a attendu le 12 juillet pour se rallier officiellement à elle.

Les démocrates veulent que le contraste soit saisissant avec la convention d’investiture républicaine de la semaine dernière. Donald Trump n’avait pas réussi à apaiser les dissensions créées par sa victoire aux primaires.

“La semaine prochaine à Philadelphie, nous livrerons une vision très différente de notre pays”, a promis Hillary Clinton, 68 ans, lors d’un meeting samedi à Miami avec son colistier fraîchement nommé, le sénateur de Virginie Tim Kaine, 58 ans. “Nous construirons des ponts, pas des murs, nous épouserons la diversité qui a fait la grandeur de notre pays”.

Durant quatre jours

Tout ce que le parti démocrate compte d’étoiles montantes et de poids lourds, notamment le président Barack Obama et l’ancien président Bill Clinton, s’exprimeront. La convention durera quatre jours.

Comme à Cleveland pour les républicains, les forces de l’ordre sont mobilisées à Philadelphie. Plusieurs rassemblements sont prévus durant la convention. Le premier a réuni dimanche des militants de plusieurs causes devant le centre où vont se retrouver les démocrates.

Hillary largement soutenue

Les irréductibles de Bernie Sanders seront particulièrement visibles durant ces rassemblements. “Nous sommes furieux contre l’appareil du parti”, explique Laurie Cestnick, créatrice du groupe Occupy DNC, lancé sur Facebook et catégoriquement opposé à Hillary Clinton. “Il y a un an, j’étais complètement pour Hillary Clinton. Mais j’ai fini par me rendre compte qu’elle fait partie d’un système corrompu”.

L’objectif des pro-Sanders est de l’inciter à se présenter à la présidentielle sous l’étiquette du parti vert, ou en indépendant. Mais dans l’ensemble, les électeurs de Bernie Sanders soutiennent très largement Mme Clinton. Les trois quarts prévoient de voter pour elle, selon un récent sondage CNN.

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