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Tensions en mer de Chine et terrorisme évoqués en Mongolie

Johann Schneider-Ammann à son arrivée vendredi au sommet de l'Asem KEYSTONE/AP European Pressphoto Agency POOL/WU HONG sda-ats

(Keystone-ATS) Le 11e sommet Europe-Asie (Asem) s’est ouvert vendredi en Mongolie. Les tensions sur la mer de Chine ont été abordées ainsi que le terrorisme. Johann Schneider-Ammann tentera de prendre langue samedi avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Cette réunion bisannuelle, qui rassemble les représentants d’une cinquantaine de pays et qui célèbre cette année son 20e anniversaire, se veut un forum destiné à renforcer les coopérations économiques et politiques à travers le continent eurasiatique. Mais la forte poussée de fièvre autour des différends territoriaux en mer de Chine méridionale risque cette fois de dominer les esprits.

La réunion mongole intervient quelques jours après un arbitrage international désavouant de façon retentissante les prétentions de Pékin sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale.

La Cour permanente d’arbitrage de la Haye a jugé que la Chine n’avait pas de “droits historiques” justifiant sa position, face aux revendications de pays riverains: les Philippines (qui avaient engagé la procédure), le Vietnam, la Malaisie et Brunei.

La Chine a réagi avec fureur au jugement de la Cour, martelant qu’elle ne le respecterait pas, tout en mettant en garde contre le risque de transformer la région en “berceau de la guerre”.

Lors d’un entretien de 30 minutes avec son homologue chinois Li Keqiang, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a appelé vendredi Pékin à respecter “l’ordre international basé sur le droit”, selon les agences nippones. M. Li a rétorqué que le Japon, non impliqué en mer de Chine méridionale, devrait “faire preuve de retenue, cesser d’attiser les braises et d’interférer” sur le sujet, selon l’agence Chine nouvelle.

Front contre le terrorisme

Dans son allocution vendredi à Oulan-Bator, le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a quant à lui mis l’accent sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, au lendemain de l’attaque survenue à Nice et qui a fait plus de 80 morts.

“Le rythme des attaques terroristes récentes en Asie, en Europe et ailleurs semble s’accélérer et le nombre de victimes augmente”, a-t-il constaté, plaidant pour que la lutte consiste aussi à “gagner la paix” via la diplomatie et des solutions politiques aux conflits.

Didier Reynders a mis en avant la nécessité pour l’Europe et l’Asie de s’unir pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent.

Dans un communiqué commun, les dirigeants des 51 pays asiatiques et européens membres de l’Asem ont condamné les récentes “attaques terroristes, haineuses et lâches” et ont réaffirmé leur “engagement à joindre (leurs) forces pour combattre la peste du terrorisme”.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, très ému, a déploré “tant de rêves détruits, de plans de vie avortés, de biographies cassées…”, tandis que Li Keqiang offrait de sobres “condoléances” à la France.

Renouer le dialogue

Johann Schneider-Ammann tentera pour sa part de renouer le dialogue avec l’Union européenne. Il souhaite profiter de la présence sur place de Jean-Claude Juncker pour s’entretenir avec lui samedi matin des relations Suisse-UE. Mais rien n’est moins sûr étant donné l’agenda chargé du président de la Commission européenne depuis le Brexit.

Jeudi soir, dans l’émission Forum de la RTS, le président de la Confédération estimait “qu’il fallait avoir de la compréhension face à la situation actuelle” en Europe. “Nous devons surtout respecter les délais pour transmettre le message au parlement, autour du 20 août. Je ne suis pas nerveux. L’UE doit trouver des solutions avec des partenaires comme la Suisse. Une fenêtre pourrait être trouvée. C’est le but minimum à atteindre dans les jours à venir”, a-t-il dit.

La Suisse est toujours sous pression pour la mise en oeuvre de l’initiative “contre l’immigration de masse” du 9 février 2014.

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