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Thaïlande: ouverture du procès des “chemises rouges”

(Keystone-ATS) Le procès pour “terrorisme” des cadres du mouvement thaïlandais des “chemises rouges”, qui avait bloqué Bangkok pendant deux mois en 2010, a débuté vendredi. Les 24 leaders “rouges”, dont cinq parlementaires, sont en théorie passibles de la peine de mort.

Les chefs du mouvement, dont beaucoup s’étaient rendus à la police le jour de l’assaut final, plaident non coupable des poursuites pour “terrorisme” et “incitation à la violence”. Ils se sont présentés libres à l’audience, à l’exception de l’un d’entre eux dont la libération sous caution a été récemment révoquée.

Le procès devrait durer des mois. Il débute au lendemain de l’inculpation formelle pour meurtre du Premier ministre de l’époque Abhisit Vejjajiva, et du vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban, premiers dirigeants inquiétés dans ce dossier.

Assaut de l’armée

Les “rouges”, qui exigeaient la chute du gouvernement de l’époque, n’avaient lâché prise qu’au terme d’un brutal assaut de l’armée en plein coeur d’une capitale terrifiée. La crise, la plus violente qu’ait connue la Thaïlande moderne, avait fait 90 morts et 1900 blessés.

La plupart étaient fidèles à l’ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, renversé en 2006 par un coup d’état et qui vit aujourd’hui en exil. Depuis, le climat s’est apaisé en surface. Le clan Thaksin a gagné les élections de 2011, portant sa soeur Yingluck à la tête du gouvernement.

Pays divisé

Le royaume est toujours profondément divisé entre les pro-Thaksin et ceux qui le voient comme un danger pour la monarchie, une situation qui semble constamment en mesure de s’embraser.

Alors que Yingluck voudrait faire voter une amnistie des violences politiques depuis 2005, qui profiterait aux responsables de 2010 mais permettrait aussi de faire revenir Thaksin, quelque 20’000 ultra-royalistes avaient manifesté le mois dernier pour déclamer la démission du gouvernement. Un rassemblement qui avait conduit à des échauffourées avec la police.

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