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Theresa May exprime sa “préoccupation” à Benjamin Netanyahu

La Première ministre britannique Theresa May a reçu à Londres son homologue israélien Benjamin Netanyahu. KEYSTONE/EPA/NEIL HALL sda-ats

(Keystone-ATS) La Première ministre britannique Theresa May a reçu mercredi à Londres son homologue israélien Benjamin Netanyahu et lui a fait part de sa “préoccupation” concernant les victimes des heurts à Gaza. Elle a également renouvelé son soutien à l’accord nucléaire iranien.

Le Royaume-Uni, a-t-elle dit au cours de cet entretien, “reconnaît parfaitement” le droit d’Israël à se défendre contre les actions “d’extrémistes et de terroristes”, selon des propos rapportés par l’agence britannique Press Association. “Mais avec 100 vies palestiniennes perdues et une détérioration de la situation à Gaza, j’espère que nous pouvons parler de la manière dont nous pouvons apaiser cette situation”, a-t-elle insisté.

Au moins 125 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le début, le 30 mars, des manifestations dans l’enclave palestinienne contre plus de 10 ans de blocus israélien et pour réclamer le droit au retour des Palestiniens ayant été chassés ou ayant dû quitter leurs terres à la création d’Israël en 1948.

M. Netanyahu a affirmé de son côté que les manifestants avaient été “payés” par le Hamas. “Ce n’est pas une manifestation non violente, bien au contraire”, a-t-il dit. “Nous faisons tout ce que nous pouvons pour minimiser les pertes et protéger en même temps les vies israéliennes”.

Soutien européen à l’accord nucléaire

Au cours de cette entrevue, Mme May a également renouvelé son soutien à l’accord nucléaire iranien, alors que M. Netanyahu effectue une visite en Europe pour délivrer un message d’intransigeance maximale à l’encontre de l’Iran. “Avec la France et l’Allemagne, le Royaume-Uni continue de croire que c’est la meilleure façon d’empêcher l’Iran de se doter d’une arme nucléaire”, a déclaré la Première ministre.

“Nous y resterons engagés tant que l’Iran respectera ses obligations”, a-t-elle dit à propos de l’accord, signé en 2015 et dont les Etats-Unis sont sortis avec fracas le 8 mai.

Theresa May a toutefois souligné qu’il y avait d’autres questions à régler en lien avec l’Iran, citant les “activités déstabilisatrices” de Téhéran en Iran ou au Yémen.

Lettre aux Etats-Unis

La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont demandé aux Etats-Unis des exemptions des sanctions américaines pour leurs entreprises présentes en Iran, dans une lettre. Les ministres des Finances et des Affaires étrangères des trois pays l’ont signée.

“En tant qu’alliés, nous attendons des Etats-Unis qu’ils s’abstiennent de prendre des mesures qui feraient du tort aux intérêts de défense européens”, ont écrit les ministres au secrétaire d’Etat Mike Pompeo et au secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin. La lettre, datée du 4 juin, a été rendue publique sur Twitter par le ministre français des Finances, Bruno Le Maire.

“Même si les Etats-Unis ont décidé de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien, nous sommes toujours convaincus que cet accord est le meilleur moyen pour parvenir à empêcher que l’Iran se dote de l’arme nucléaire”, ont-ils ajouté dans cette missive. Celle-ci a également été signée par Federica Mogherini, cheffe de la diplomatie européenne.

Loi de blocage

La Commission européenne a pour sa part adopté mercredi une réglementation appelée “loi de blocage”. Celle-ci avait été créée en 1996 pour contourner l’embargo sur Cuba sans être jamais vraiment utilisée et avait besoin d’être amendée pour s’appliquer au cas iranien.

Cette loi interdit aux entreprises européennes de se conformer aux effets extraterritoriaux des sanctions américaines, sous peine de pénalités fixées par chaque Etat membre. Elle leur ouvre également le droit à être indemnisées de tout dommage découlant de ces sanctions par la personne morale ou physique qui en est à l’origine.

Les Etats membres et le Parlement européen disposent d’un délai de deux mois pour s’y opposer. “Si aucune objection n’est soulevée”, la législation entrera en vigueur “au plus tard” début août, comme les premières sanctions américaines, a précisé l’exécutif européen.

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