Thomas Jordan souligne l’importance des fonds propres
(Keystone-ATS) Le président de la Banque nationale suisse (BNS) Thomas Jordan souligne l’importance des fonds propres de l’institution suite à la hausse massive des réserves de devises destinées à défendre le taux plancher de 1,20 franc pour un euro.
“De bons résultats intermédiaires ou annuels ne doivent pas nous faire oublier que des risques considérables pèsent sur notre bilan”, a déclaré M. Jordan mercredi devant la Société économique du canton de Berne, selon la version écrite de son discours.
Sur les neuf premiers mois de l’année, la BNS a enregistré des gains de 16,9 milliards de francs, réveillant les convoitises relatives à un éventuel versement de cet excédent à la Confédération et aux cantons.
En raison de la croissance sans précédent du bilan de la BNS à 509 milliards de francs par le biais d’achats de devises pour 430 milliards, il faut s’attendre à ce que les fluctuations de valeur soient beaucoup plus importantes à l’avenir, a averti M. Jordan. Afin de pouvoir les absorber, la BNS a besoin de davantage de capitaux propres.
Certes, la BNS disposant du monopole d’émission, ne sera jamais illiquide, même si des pertes massives menaient provisoirement l’institution à devoir composer avec des fonds propres négatifs. Elle resterait en tout temps capable d’agir.
Le taux plancher fait toujours sens
Mais si c’était le cas, il serait indispensable que l’accroissement des fonds propres ait la priorité sur la distribution des bénéfices, souligne M. Jordan.
Le taux plancher décidé le 6 septembre 2011 fait toujours sens, ajoute M. Jordan. Le franc reste surévalué. Les derniers développements montrent en outre que les entreprises ne souffrent pas uniquement au niveau de leurs marges.
Le marché de l’emploi est aussi de plus en plus touché. “Si le franc devait à nouveau s’apprécier dans cette situation délicate, le marché suisse serait fortement touché […] La stabilité des prix serait en danger et le développement conjoncturel souffrirait fortement.”
