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Toni Brunner veut se rapprocher des autres partis bourgeois

(Keystone-ATS) Le président de l’UDC Toni Brunner appelle le PLR et le PDC à des discussions sur la constitution du prochain Conseil fédéral, pour y imposer une majorité bourgeoise. Les libéraux-radicaux ont toutefois déjà écarté tout apparentement au niveau national en vue des élections fédérales de l’automne, tout comme le PBD d’ailleurs.

Toni Brunner sonne la charge contre les sièges des conseillers fédéraux PS et PBD. Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire alémanique “NZZ am Sonntag”, le conseiller national saint-gallois lance que “le temps d’Eveline Widmer-Schlumpf est révolu”.

“Pas besoin d’un élu PBD au gouvernement”, martèle-t-il. Et d’évoquer un parti de “modèle en fin de vie”, qui encaisse défaite sur défaite lors des élections cantonales.

Selon Toni Brunner, il faut aussi envisager l’éventuel scénario de la conquête d’un second siège pour le PDC, au détriment du PS. “Pourquoi une autre grande formation bourgeoise ne pourrait-elle pas gagner des sièges sur le dos de la gauche?”, estime le Saint-Gallois.

L’UDC doit trouver des partenaires

Le Conseil fédéral peut être aujourd’hui qualifié de bourgeois uniquement sur le papier, regrette le président du parti agrarien. “En réalité, la gauche complote avec la plupart des majorités”, assure-t-il. “L’UDC se demande quelles alliances conclure pour changer” cette donne.

Le parti de droite conservatrice n’a de toute façon pas le choix, il lui faut trouver un partenaire. “Dans un pays avec autant de formations, il n’est presque plus possible pour l’UDC d’augmenter son électorat”, concède M. Brunner.

Si l’UDC devait faire cavalier seul, elle pourrait voir se répéter le scénario des dernières élections fédérales. En 2011, l’absence d’alliance lui avait coûté huit sièges à l’Assemblée fédérale, le PLR ayant refusé ses avances. Et sa force électorale avait reculé de 28,9 à 26,6 %.

Le râteau administré cette année par le PLR vient directement du président du parti, l’Argovien Philipp Müller. Le conseiller national justifie son choix par les réserves émises par la base de son parti, ainsi que les initiatives “extrêmes ou absurdes” lancées par l’UDC. Il y a quatre ans, les présidents cantonaux PLR avaient décidé de se passer de l’UDC.

Adversaire commun: le PS

Les deux partis de droite évoquent toutefois le même adversaire: le PS. Pendant que l’UDC attaque l’un de ses deux sièges au Conseil fédéral, Philipp Müller démolit le programme socialiste pour remédier au franc fort dans un encart d’une page publiée dans les journaux dominicaux alémaniques.

Au final, ces déclarations dans la presse n’excluent pas d’éventuels apparentements entre UDC et PLR. Philipp Müller a laissé la liberté de choix à ses sections cantonales.

Et, comme l’ont montré les dernières élections cantonales à Bâle-Campagne, une alliance des trois principaux partis bourgeois – UDC, PLR et PDC – fait mal à la gauche, l’ennemi traditionnel. Le PS s’y est vu éjecter du gouvernement après 90 ans de présence.

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