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Tractations de dernière minute sur un gouvernement en Italie

Le M5S et la Ligue ont demandé au président italien Sergio Mattarella un délai de 24 heures pour des tractations de dernière minute en vue de former un gouvernement (archives). KEYSTONE/EPA ANSA/ANGELO CARCONI sda-ats

(Keystone-ATS) Les deux partis antisystème italiens, la Ligue (extrême droite) et le Mouvement 5 Etoiles (M5S), ont demandé mercredi au chef de l’Etat un dernier délai de 24 heures pour des tractations de dernière minute. Ils veulent former ensemble un gouvernement.

Les discussions, qui ont duré plus de deux mois, entre les diverses forces politiques se sont révélées infructueuses. La situation est bloquée entre la coalition de droite, arrivée en tête avec 37% des voix et menée par la Ligue, le M5S, premier parti avec plus de 32%, et le Parti démocrate (PD, centre gauche), tombé à 19%.

Pour sortir de l’impasse, le président Sergio Mattarella s’était prononcé lundi en faveur d’un gouvernement “neutre” chargé de gérer le pays jusqu’en décembre, avant de nouvelles élections début 2019. Il devait présenter mercredi après-midi la personnalité choisie pour diriger cette équipe. Suite à la demande de la Ligue et du M5S, il a repoussé de vingt-quatre heures l’annonce du choix du prochain président du Conseil.

Le M5S et la Ligue -fermement opposés à l’idée d’un gouvernement technique- “ont informé la présidence de la République qu’une discussion était en cours pour parvenir à un possible accord de gouvernement et que cette discussion avait besoin de 24 heures pour être plus poussée”, a annoncé le Quirinal, siège de la présidence, dans un communiqué à la mi-journée.

Feu vert de Berlusconi

Dans la soirée, l’ancien président du Conseil italien, Silvio Berlusconi a donné mercredi son feu vert à la formation d’un gouvernement de coalition regroupant le M5S et la Ligue. Il a toutefois affirmé que sa propre formation politique, Forza Italia, ne le soutiendrait pas au Parlement.

Cette annonce est susceptible de permettre à un nouveau gouvernement d’être formé dans les jours à venir. Le M5S exigeait de la Ligue qu’elle coupe les ponts avec son allié Berlusconi qu’il accuse d’incarner la corruption.

Un éventuel gouvernement M5S-Ligue s’était jusqu’à présent toujours heurté au refus de Forza Italia de se laisser exclure de ces négociations. De son côté, le M5S campait tout aussi fermement sur sa position de ne pas discuter avec le vieux milliardaire, symbole à ses yeux de tous les maux affligeant l’Italie.

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