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Tractations financières entre l’UE et Tripoli

(Keystone-ATS) Bruxelles – La Commission européenne a demandé à la Libye des engagements pour lutter contre l’immigration clandestine, a annoncé mardi un de ses porte-parole. Elle a offert de financer des actions en faveur des réfugiés avec un budget de 50 millions d’euros pour la période 2011-2013.
Elle s’est en revanche refusée à tout commentaire sur les 5 milliards d’euros par an réclamés par Tripoli pour “stopper définitivement” l’immigration clandestine à partir de ses côtes.
Cette exigence formulée par le numéro un libyen Mouammar Kadhafi fin août lors d’une visite en Italie, a été renouvelée mardi par le ministre libyen des Affaires étrangères, Moussa Koussa, lors d’entretiens à Tripoli avec la commissaire européenne chargée des questions d’immigration, Cecilia Malmström, et son collègue chargé des accords de coopération entre l’UE et ses voisins, Stefan Füle.
La visite des deux commissaires est “une étape très importante” dans les relations entre l’UE et la Libye, a assuré le porte-parole de Mme Malmström, Michele Cercone.
Elle a permis “d’ouvrir un dialogue sur les droits de l’homme et d’identifier cinq chantiers de collaboration: gestion des flux migratoires, protection internationale pour les réfugiés et les demandeurs d’asile, mobilité avec la question des visas, gestion des frontières et dialogue pan-africain”, a-t-il précisé.
“Les demandes financières de la Libye sont couvertes avec l’enveloppe de 50 millions d’euros”, a-t-il également assuré.
L’absence du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) dans ce dialogue pose toutefois problème, a-t-il reconnu.
“Le HCR a proposé à la Libye de signer un accord lui permettant de retourner à Tripoli et de visiter les camps de migrants. Nous appuyons cette proposition et nous espérons qu’elle sera acceptée”, a-t-il indiqué.
Le fait que la Libye refuse de signer la convention internationale de Genève est un autre problème. La Commission souligne toutefois que Tripoli a signé la convention de l’Union africaine, qui contient des dispositions garantissant les droits des réfugiés et demandeurs d’asile. La Libye n’a toujours pas ratifié ce texte.
“On essaie d’aider la Libye à mettre en oeuvre cette convention”, a expliqué le porte-parole.
“C’est un pas. Il faut en passer par là si on veut trouver une solution à long terme pour les migrants et les demandeurs d’asile”, a-t-il aussi souligné.
Des dizaines de milliers de ressortissants de l’Afrique sub-saharienne transitent par la Libye pour tenter de gagner clandestinement l’Europe via l’Italie et Malte .

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