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Trafic de billets: perquisition au Comité olympique irlandais à Rio

La police brésilienne a perquisitionné dimanche les locaux du Comité olympique irlandais. Elle a confisqué les passeports de trois hommes, qui sont, "selon les preuves réunies jusqu'à maintenant, impliqués dans la vente illégale de billets", a-t-elle expliqué (image symbolique). KEYSTONE/AP/FELIPE DANA sda-ats

(Keystone-ATS) La police brésilienne a perquisitionné dimanche les locaux du Comité olympique irlandais (OCI) à Rio. Elle enquête sur un réseau de trafic de billets des JO.

Kevin Kilty, chef de mission de la délégation irlandaise, Dermot Henihan, secrétaire général de l’OCI et Stephen Martin se sont vus confisquer leurs passeports pour “les empêcher de quitter le pays”, a indiqué la police brésilienne. Ils ont été “convoqués mardi à un commissariat de police de Rio pour être interrogés”, précise la police.

Cette opération est le dernier acte judiciaire en date d’une affaire de revente illégale de billets pour les Jeux de Rio qui embarrasse de plus en plus le Comité international olympique (CIO).

“Selon les preuves réunies jusqu’à maintenant, (les trois hommes) sont impliqués dans la vente illégale de billets”, a poursuivi la police.

Le président du Comité irlandais Patrick Hickey, membre éminent du CIO âgé de 71 ans, avait déjà été interpellé la semaine dernière dans le cadre de cette enquête. Il dort dans une prison de haute sécurité de Rio en attendant d’être présenté mardi à un juge brésilien qui devra statuer sur son sort.

Passeports saisis

C’est dimanche à l’aube, au dernier jour des Jeux, que la police a fait irruption sur le lieu de résidence de l’équipe de l’OCI, hors du Village olympique. Elle a saisi des billets inutilisés pour les Jeux, ainsi que des téléphones et des ordinateurs.

Plusieurs autres personnes ont été arrêtées et des mandats d’arrêts doivent encore être exécutés.

Pour 3 millions

La police a saisi au total 781 billets qui étaient revendus à des prix très élevés. Ceux pour la cérémonie d’ouverture étaient vendus 8000 dollars (7700 francs), alors que le prix officiel le plus élevé était de 1300 dollars (1250 francs).

Le trafic a généré une recette “d’au moins 10 millions de réais (3 millions de francs). La valeur faciale des tickets saisis est de 626’000 réais, mais ils étaient revendus jusqu’à 30 fois leur prix”, avait indiqué mercredi Ricardo Barbosa, de l’unité anti-fraudes de la police de Rio.

Patrick Hickey a démissionné “temporairement” de toutes ses fonctions officielles liées à l’olympisme: la présidence de l’OCI, sa fonction de membre du CIO, la présidence des Comités olympiques européens et la vice-présidence de l’Association des comités olympiques.

Mais le président du CIO Thomas Bach a refusé de commenter le dossier, qui touche un homme qui aurait dû se trouver avec lui dans la tribune du Maracana, dimanche soir, pour la cérémonie de clôture. “La présomption d’innocence prévaut, d’autant que M. Hickey n’a pas été entendu par un juge”, avait-il argué samedi lors de sa conférence de presse de clôture des Jeux. “Nous respectons la loi et les autorités brésiliennes”.

Dès le début des Jeux

L’affaire a débuté le 5 août, jour de l’ouverture des JO, avec l’arrestation par la police brésilienne de l’Irlandais Kevin James Mallon et de dix Brésiliens. Ces derniers écoulaient des sésames olympiques achetés avec des cartes de crédit piratées.

M. Mallon est l’un des dirigeants de l’entreprise THG Sports, qui était autorisée à revendre des billets pour les JO de Londres-2012 et Sotchi-2014, mais pas pour ceux de Rio-2016. “Pour camoufler cela, il les a vendus dans des offres billets + hôtel, des offres VIP, pour gagner beaucoup plus d’argent sur le billet”, avait expliqué Aloysio Falcao, commissaire en charge de l’enquête.

Le président de THG avait été détenu en 2014 pour une affaire similaire concernant la Coupe du monde de football au Brésil. Le 15 août, la police brésilienne avait annoncé avoir lancé quatre mandats d’arrêt, dont un contre le Britannique Marcus Evans, président du club de football d’Ipswich (2e div. anglaise).

Avant son arrestation, Patrick Hickey avait par ailleurs nié tout lien avec la société THG.

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