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Trump lance la traque des fuites qui minent sa présidence

"Aucun Etat ne saurait être efficace si ses dirigeants ne peuvent discuter sereinement d'affaires sensibles ou discuter librement en pleine confiance avec des dirigeants étrangers", a justifié Jeff Sessions. KEYSTONE/EPA/TASOS KATOPODIS sda-ats

(Keystone-ATS) Les Etats-Unis font face à un “nombre stupéfiant de fuites” d’informations confidentielles, a constaté Jeff Sessions. “Cette culture de la fuite doit cesser”, a-t-il affirmé, annonçant des poursuites contre 4 personnes dans le cadre d’une vaste enquête.

Le ministre américain de la justice a précisé avoir triplé les investigations contre ceux accusés de saper la sécurité nationale en parlant trop aux médias.

Le gouvernement de Donald Trump a auparavant manifesté sa ferme intention d’endiguer les fuites d’informations confidentielles qui donnent une image de désordre à sa présidence, la dernière en date concernant le grand jury constitué dans la fameuse enquête russe.

Sources des médias

La police fédérale a augmenté ses effectifs chargés du dossier, et le gouvernement est en train de revoir sa politique d’assignation des organes de presse afin qu’ils révèlent leurs sources, a détaillé le ministre.

Après avoir été récemment accusé par le président de ne pas avoir été assez “ferme” contre les divulgations d’informations censées demeurer secrètes, M. Sessions était sous pression pour frapper dur et colmater les brèches.

Les indiscrétions alimentant la presse couvrent un large spectre. Mais elles ont en commun d’ulcérer M. Trump, notamment lorsqu’elles dépeignent un climat de défiance à la Maison Blanche ou qu’elles accréditent des liens répétés en 2016 entre des responsables russes et des membres de l’équipe de campagne du milliardaire.

“Aucun Etat ne saurait être efficace si ses dirigeants ne peuvent discuter sereinement d’affaires sensibles ou discuter librement en pleine confiance avec des dirigeants étrangers”, a justifié Jeff Sessions.

Déjà dans le passé

De Richard Nixon à l’époque du Watergate jusqu’à George W. Bush et ses programmes d’écoutes controversés, en passant par les polémiques de l’ère de Bill Clinton, les Etats-Unis ont une longue histoire de présidents rendus furieux par des fuites, dans un pays qui a consacré la presse comme quatrième pouvoir.

Mais Donald Trump, par son amateurisme politique, par ses attaques incessantes contre les médias et par ses difficultés à souder autour de lui les hauts cercles du pouvoir échaudés par son non-conformisme, a sans doute contribué à donner une autre dimension au problème.

Feuilleton quasi quotidien

Dans un contexte alourdi par la valse des conseillers les plus proches du président et les règlements de comptes au sein de l’exécutif, le feuilleton des fuites est devenu quasi quotidien depuis six mois.

Le procédé a même été utilisé par James Comey, l’ex-directeur du FBI limogé par Donald Trump, qui a reconnu avoir lui-même transmis à la presse des notes sur ses rencontres avec le président afin de provoquer la nomination d’un procureur spécial sur les ingérences russes dans l’élection.

Ce dernier, un prédécesseur de M. Comey nommé Robert Mueller, a constitué un grand jury dans cette enquête, compliquant ainsi la tâche du président si ce dernier avait pour intention de le renvoyer. Cette dernière fuite a encore fait enrager le maître de la Maison Blanche.

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