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Trump loue le “travail fantastique” du président Sissi en Egypte

Le président américain Donald Trump a accueilli le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi à son arrivée à la Maison Blanche à Washington. KEYSTONE/AP/ANDREW HARNIK sda-ats

(Keystone-ATS) Le président américain Donald Trump a rendu lundi un hommage appuyé à son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, jugeant qu’il faisait “un travail fantastique”. Il a tourné ostensiblement la page des critiques de l’administration Obama sur les droits de l’homme.

“Vous avez, avec les Etats-Unis comme avec moi-même, un grand ami et un grand allié”, a déclaré M. Trump à l’occasion de cette première visite d’un président égyptien à la Maison Blanche depuis près d’une décennie.

“Je veux que tout le monde sache que nous sommes clairement derrière le président Sissi, il a fait un travail fantastique dans un contexte très difficile”, a souligné M. Trump. “Nous sommes tout à fait derrière l’Egypte et derrière le peuple égyptien”, a-t-il ajouté.

“Admiration”

Pour l’homme fort de l’Egypte, qui n’avait jamais été invité par Barack Obama, ce tête-à-tête dans le Bureau ovale avait une saveur particulière. Tout sourire, il a exprimé son “admiration” pour la personnalité du magnat de l’immobilier.

L’ex-chef de l’armée égyptienne, qui a destitué son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi en 2013 avant d’être élu à la présidence un an plus tard, a affiché sa volonté de travailler étroitement avec les Etats-Unis pour “une stratégie efficace de lutte contre le terrorisme”.

La lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI), mais aussi la façon dont la Maison Blanche entend esquisser des propositions sur le conflit israélo-palestinien, devraient être au coeur des discussions.

Le magnat de l’immobilier et l’ancien général n’ont pas prévu de conférence de presse commune. Ils s’étaient déjà rencontrés à New York en septembre, lorsque la campagne battait son plein.

Indignation des ONG

Le face-à-face était très attendu. Il devait donner de précieuses indications sur la façon dont le nouvel occupant de la Maison Blanche entend aborder la question des droits de l’homme avec des dirigeants montrés du doigt sur ce thème. aborder la question des droits de l’homme avec des dirigeants montrés du doigt sur ce thème.

Interrogés avant la rencontre sur ce thème, ses conseillers avaient affirmé que la question serait abordée de façon “privée et discrète”. Cette approche a provoqué l’indignation des ONG de défense des droits de l’homme.

“Inviter M. Sissi pour une visite officielle à Washington au moment où des dizaines de milliers d’Egyptiens croupissent en prison et où la torture est de nouveau à l’ordre du jour est une étrange façon de bâtir une relation stratégique stable”, a estimé Sarah Margon, responsable de Human Rights Watch dans la capitale fédérale américaine.

L’administration Obama avait gelé son aide militaire à l’Egypte en 2013 après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi et la répression sanglante de ses partisans. Mais le rôle incontournable de l’Egypte, le plus peuplé des pays arabes, avait poussé la Maison Blanche à infléchir sa position en 2015 même si les relations restaient difficiles.

Les Etats-Unis allouent chaque année environ 1,5 milliard de dollars d’aide à l’Egypte, dont 1,3 milliard dans le domaine militaire.

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