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Trump nomme le juge conservateur Neil Gorsuch à la Cour suprême

Agé de 49 ans, Neil Gorsuch deviendra en cas de feu vert du Sénat à sa nomination le plus jeune juge à entrer à la Cour suprême depuis 25 ans (archives). KEYSTONE/AP/DAVID ZALUBOWSKI sda-ats

(Keystone-ATS) Le président américain Donald Trump a annoncé mardi sa décision de nommer le juge Neil Gorsuch au neuvième siège vacant de la Cour suprême des Etats-Unis. Il ancre ainsi dans le conservatisme l’institution qui tranche les grands débats de la société américaine.

“Le juge Gorsuch a des capacités juridiques extraordinaires, un esprit brillant, une discipline remarquable”, a déclaré M. Trump au terme d’un suspense savamment orchestré par la Maison Blanche qui, jusqu’au bout, a laissé planer le doute entre deux candidats présentés comme finalistes.

Nommé à vie, “un juge de la Cour suprême peut être actif durant 50 ans et ses décisions peuvent avoir un effet durant un siècle voire davantage”, a rappelé Donald Trump. Le président des Etats-Unis s’exprimait à la Maison Blanche aux côtés du juge Gorsuch et de l’épouse de ce dernier.

“Je veux dire ma reconnaissance à ma famille, à mes amis et à ma foi”, a déclaré Neil Gorsuch. Visiblement ému, le magistrat siégeant dans l’Etat du Colorado s’est dit également “honoré et rempli d’humilité”.

Agé de 49 ans, Neil Gorsuch deviendra en cas de feu vert du Sénat à sa nomination le plus jeune juge à entrer à la Cour suprême depuis 25 ans. Cela fait presque un an que la Cour suprême des Etats-Unis n’a que huit juges au lieu de neuf. Avec quatre magistrats conservateurs et quatre progressistes, la plus haute instance judiciaire américaine fonctionne, mais est menacée de blocage.

Le choix de M. Gorsuch va arrimer l’institution à droite, possiblement le temps d’une génération, au grand soulagement des religieux traditionalistes, des militants des armes à feu ou des puissants intérêts financiers. Sa nomination doit encore être ratifiée par le Sénat.

Retour de bâton

Le collège normal de neuf juges du Temple du droit, sur la colline du Capitole, était tombé à huit en février 2016 en raison du décès d’Antonin Scalia, pilier de la droite conservatrice.

Le prédécesseur démocrate de Donald Trump, Barack Obama, avait proposé le magistrat Merrick Garland en mars pour le remplacer mais le Sénat, dominé par les républicains, avait refusé de l’auditionner. Cette politique d’obstruction, critiquée car sabotant le jeu normal des institutions, a donc fini par payer pour les républicains.

Mais à Washington, les républicains peuvent s’attendre à un retour de bâton du camp des démocrates. Le chef des sénateurs démocrates, Chuck Schumer, a promis de s’opposer “bec et ongles” à un choix qu’il jugerait inacceptable.

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