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Trump réclame plus d’informations sur la mort de Khashoggi

Donald Trump ne veut pas mettre en danger les contrats d'armement avec l'Arabie saoudite. KEYSTONE/AP/CAROLYN KASTER sda-ats

(Keystone-ATS) Le président des Etats-Unis, Donald Trump, s’est dit samedi insatisfait des informations données par Ryad sur la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Il a toutefois averti que suspendre la vente d’armes à l’Arabie saoudite nuirait aux États-Unis.

“Nous pouvons faire d’autres choses, y compris imposer des sanctions”, a expliqué le président américain devant des journalistes à Elko, dans le Nevada.

L’Arabie saoudite a admis samedi, 17 jours après la disparition de Jamal Khashoggi, qu’il avait été tué à l’intérieur du consulat du royaume à Istanbul, sans toutefois révéler où se trouvait son corps. Le journaliste saoudien est décédé après “une bagarre” et “une rixe à coups de poing”, selon le procureur général saoudien.

Cette version a rapidement été qualifiée vendredi soir par le président américain de “pas très important”, malgré le profond scepticisme au sein même de ses rangs républicains au congrès américain. “C’était un gros premier pas. C’était un bon premier pas. Mais je veux obtenir la réponse”, a précisé Donald Trump samedi après-midi.

450 milliards de dollars

À un journaliste qui lui demandait s’il était satisfait du limogeage de deux des principaux collaborateurs du prince héritier Mohammed ben Salmane et des 18 arrestations annoncées, le président américain a répondu: “Non, je ne serai pas satisfait tant que nous n’aurons pas la réponse”.

“Cela étant dit, nous avons 450 milliards de dollars (de contrats, ndlr), dont 110 milliards de commandes militaires, du matériel et d’autres choses commandées par l’Arabie saoudite”, a-t-il poursuivi. “Je crois que cela représente plus d’un million d’emplois, alors ce n’est pas constructif pour nous d’annuler une commande comme celle-là”, a-t-il ajouté. “Cela nous fait beaucoup plus de mal qu’à eux”.

Le ton du président américain contraste avec celui du Canada, qui a condamné le meurtre du journaliste. Ottawa a jugé les explications de Ryad “ni crédibles ni cohérentes” et a réclamé une “enquête approfondie”.

Plusieurs élus républicains se sont jurés de ne pas laisser cette mort impunie. Le congrès américain a le pouvoir de bloquer des ventes d’armes et d’imposer des sanctions. Mais toute initiative devra attendre au moins les élections du 6 novembre, les séances des deux chambres étant suspendues jusque-là.

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