Des perspectives suisses en 10 langues

Trump refuse d’inaugurer une nouvelle ambassade à Londres

La nouvelle ambassade américaine située dans le sud-ouest de Londres KEYSTONE/EPA/ANDY RAIN sda-ats

(Keystone-ATS) Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi qu’il annulait une visite à Londres. Il a expliqué qu’il refusait d’inaugurer la nouvelle ambassade américaine qui n’aurait pas dû, selon lui, faire l’objet d’un transfert.

“La raison pour laquelle j’annule mon voyage à Londres est que je ne suis pas un grand fan de l’administration Obama qui a vendu l’ambassade la mieux située et la plus agréable à Londres pour des ‘cacahuètes’, afin d’en construire une autre bien plus éloignée pour 1,2 milliard de dollars”, a écrit M. Trump dans un tweet nocturne. “Mauvaise affaire. On voulait que je coupe le ruban. NON !”

Sous George W. Bush

Les Etats-Unis avaient annoncé leur intention de déménager leur ambassade du quartier chic et central de Mayfair sur un nouveau site dans le sud-ouest de Londres en octobre 2008, lorsque George W. Bush était à la Maison Blanche et non sous la présidence de Barack Obama.

Les médias britanniques spéculaient depuis des semaines sur la date d’une visite de M. Trump pour inaugurer le bâtiment flambant neuf en forme de cube conçu par le cabinet d’architectes américain KieranTimberlake et situé au bord de la Tamise. Il ouvrira au public mardi mais son inauguration officielle n’était pas prévu avant fin février.

Le mois dernier, l’ambassadeur américain en Grande-Bretagne Woody Johnson s’était dit impatient d’accueillir son président. Selon lui, la nouvelle ambassade est “un signal lancé au monde que la relation spéciale que nous avons (entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis) est plus forte et va grandir et se renforcer”.

Selon le tabloïd britannique Daily Mail, qui consacrait vendredi sa Une à la visite annulée, Donald Trump devait rencontrer la première ministre britannique Theresa May le 26 ou 27 février mais ne devait pas rencontrer la reine Elizabeth II, “ce qui pourrait l’avoir découragé” de venir, selon ce média.

Sadiq Khan tranche

La visite de Donald Trump était aussi susceptible de provoquer des manifestations hostiles, avait souligné la presse britannique, ceci dans un contexte de tensions entre les deux alliés historiques.

“Il semble que le président Trump ait compris le message envoyé par de nombreux Londoniens qui aiment et admirent l’Amérique et les Américains mais trouvent que ses politiques et ses actions sont à l’opposé total des valeurs d’inclusion, de diversité et de tolérance de notre ville”, a commenté vendredi le maire travailliste de Londres Sadiq Khan, dans un communiqué.

“Sa visite le mois prochain aurait sans aucun doute suscité des manifestations pacifiques de masse”, a ajouté l’édile. Il est vrai que Sadiq Khan s’était écharpé avec le président américain sur Twitter, ce dernier l’accusant de prendre le terrorisme à la légère.

“Beaucoup d’entre nous, Londoniens, sommes ravis que Trump n’amène pas ses opinions racistes et misogynes néfastes ici en inaugurant la nouvelle ambassade”, a renchéri sur Twitter le député travailliste britannique Steve Reed.

Une source au sein du 10, Downing Street a indiqué pour sa part qu’aucune date n’avait été fixée pour cette inauguration, et que le projet de visite d’Etat de Donald Trump était toujours d’actualité. Il y a un an, au début du mandat de Donald Trump, une pétition avait été lancée à Londres et près de 1,9 million de personnes l’avaient signée, réclamant de la rétrograder en simple visite officielle.

Frictions entre amis

La relation “spéciale” entre Washington et Londres a été ternie par plusieurs épisodes de tension, le dernier en date en novembre lorsque M. Trump avait retweeté des vidéos anti-musulmans mises en ligne par la vice-présidente du groupe d’extrême-droite britannique Britain First.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision