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Trump s’acharne encore contre son ministre de la justice

Donald Trump, à droite sur le cliché, poursuit ses attaques contre son ministre de la justice, Jeff Sessions, à gauche (archives).( KEYSTONE/EPA SIPA USA POOL/OLIVER CONTRERAS / POOL sda-ats

(Keystone-ATS) Le président américain Donald Trump a lancé vendredi une nouvelle tirade méprisante contre son ministre de la justice au lendemain d’une passe d’armes entre les deux hommes. L’ancien loyaliste Jeff Sessions représente désormais le dernier rempart de l’enquête russe.

“Allez Jeff, tu peux le faire”: l’appelant à plusieurs reprises par son prénom dans une salve de tweets publiée aux aurores, le président américain lui a reproché de ne pas engager de poursuites contre Hillary Clinton et certains de ses alliés démocrates.

Il a cité une partie du communiqué envoyé la veille par M. Sessions, interprété comme une vive réponse aux attaques récurrentes de Donald Trump à son encontre. Le milliardaire républicain lui en veut aussi de s’être récusé de l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur les soupçons de collusion entre la campagne Trump et Moscou.

“‘Le ministère de la justice ne sera pas indûment influencé par des considérations politiques’. Jeff, c’est super. C’est ce que tout le monde veut. Jette donc un oeil à toute la corruption ‘de l’autre côté'”, a tonné Donald Trump.

Attaques d’élus républicains

Il cite ensuite des exemples, visant notamment ses opposants politiques comme “la fondation Clinton”, “la surveillance illégale de la campagne Trump”, selon lui, ou “la collusion russe par les démocrates”.

En se récusant, Jeff Sessions a perdu le pouvoir de mettre un terme aux investigations de Robert Mueller, que Donald Trump qualifie de “chasse aux sorcières”. C’est son numéro deux Rod Rosenstein, un autre républicain convaincu, qui supervise désormais l’enquête.

Face aux attaques de M. Trump et d’élus républicains du congrès américain, M. Sessions s’est montré prêt à défendre ardemment “l’Etat de droit” face “aux menaces”. Mais les salves incessantes de Donald Trump contre ce dernier commencent à entamer le soutien de ses anciens collègues au congrès.

“A ceux qui pensent que la seule façon de protéger M. Mueller c’est de garder Jeff Sessions au poste de ministre de la justice pour toujours: je n’y crois pas”, a déclaré jeudi Lindsey Graham, sénateur républicain proche de Donald Trump. “Le président a droit à un ministre de la justice en qui il a confiance”.

“Jeff est quelqu’un de bien (…) mais je pense vraiment qu’il est parfois un peu timide et qu’un peu plus d’agressivité serait importante chez le prochain ministre de la justice”, a renchéri vendredi un élu républicain de la chambre des représentants, Mark Walker.

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