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Tueries en France: pouvoir et police font face aux critiques

(Keystone-ATS) Après la mort du jeune auteur de sept assassinats, le pouvoir et la police française se défendaient vendredi face aux critiques sur les failles de la surveillance antiterroriste. Ils ont expliqué avoir eu affaire à un homme “sans réseau”. Le chef du Raid assure lui avoir “donné sa chance jusqu’au bout”.

Mohammed Merah, tué jeudi lors d’une opération du Raid à son domicile toulousain, était connu de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Celle-ci l’avait entendu en novembre 2011 au retour d’un voyage au Pakistan.

Convoqué en novembre 2011 pour s’expliquer sur ses voyages, Merah avait su tromper la vigilance du policier qui l’interrogeait. “C’est un Janus, quelqu’un qui a une double face”, déclare le patron de la DCRI, Bernard Squarcini. Son parcours “relève davantage d’un parcours médical et de fanatisme que d’un simple parcours jihadiste”.

Raid critiqué

Une polémique s’est développée en parallèle sur l’opération du Raid, qui a mis plus de 30 heures à neutraliser le tueur et qui n’a pas réussi à l’arrêter vivant, comme souhaité.

Amaury de Hautecloque, le patron du Raid, a expliqué la lenteur des opérations par la volonté de négocier avec le tueur. Il a témoigné en outre de la détermination de Mohamed Merah sur le blog “Vu de l’intérieur” du quotidien Le Monde. “C’est la première fois de ma vie que je vois quelqu’un, alors que nous lançons un assaut, venir mener l’assaut contre nous”, assure-t-il.

L’enquête continue

Le Raid lui a “donné sa chance jusqu’au bout”, assure à l’afp le chef de cette unité d’élite de la police nationale française. Au total, il estime que l’opération “n’est ni un échec ni une réussite, je pense que nous avons fait notre travail, de la manière la plus consciencieuse et la plus courageuse, au mépris de notre propre vie”.

Mohamed Merah a succombé à deux tirs mortels, l’un sur le côté gauche du front et l’autre ayant traversé l’abdomen. Son corps a en outre reçu de nombreux impacts de balles, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

A Toulouse, l’enquête se poursuivait pour déterminer d’éventuelles complicités. Mohamed Merah, qui vivait officiellement sur de faibles ressources, avait plusieurs domiciles, louait des voitures au mois et disposait d’un important arsenal.

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