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Tunisie: l’EI revendique l’attentat du musée à Tunis

(Keystone-ATS) L’Etat islamique (EI) a revendiqué jeudi l’attentat du musée du Bardo à Tunis qui a coûté la vie à 20 touristes, un Tunisien et les deux assaillants, abattus par les forces de l’ordre. Cette attaque fait craindre une déstabilisation de la jeune démocratie tunisienne.

Selon l’EI, l’opération a été menée par “deux chevaliers du califat (…) “munis d’armes automatiques et de grenades”, qui sont “parvenus à assiéger un groupe de ressortissants des pays croisés (…) semant la terreur dans le coeur des infidèles en Tunisie musulmane”. Le groupe extrémiste sunnite a menacé la Tunisie d’autres attaques.

Failles sécuritaires

Treize touristes étrangers ont été identifiés, dont trois Japonaises, deux Français, deux Espagnols, une Britannique. Une bonne partie des victimes étaient des croisiéristes descendus de leur paquebot en escale.

Les autorités ont annoncé la mort de deux assaillants, puis l’interpellation de neuf suspects dont “quatre éléments en relation directe avec” l’attaque. Le Premier ministre Habib Essid a reconnu “des failles sécuritaires”, alors que le musée est mitoyen du Parlement. Il a promis une “enquête approfondie”.

Nombreux appels à l’unité

Condamné par la communauté internationale, l’attentat a provoqué une très forte émotion en Tunisie et de multiples appels à l’unité. En fin d’après-midi, environ 200 personnes ont participé à un “rassemblement populaire silencieux” devant le musée du Bardo, certains enveloppés dans le drapeau tunisien.

“Tunisie libre, terrorisme dehors”, ont-elles scandé. Des bouquets de fleurs ont été déposés devant l’entrée du musée, où des traces de sang étaient encore visibles.

Le principal syndicat, l’UGTT, a appelé à “mobiliser les forces du peuple et tous les organes de l’Etat à déclarer la guerre au terrorisme”. L’attaque du Bardo est la plus grave depuis l’attentat-suicide, revendiqué par Al-Qaïda, contre une synagogue à Djerba (sud) qui avait coûté la vie à quatorze Allemands, deux Français et cinq Tunisiens en 2002.

C’est aussi la première fois depuis la révolution de janvier 2011 que des étrangers sont visés alors que le pays s’est imposé comme un modèle de stabilité et d’ouverture dans le monde arabe, l’essentiel des Etats du Printemps arabe ayant basculé dans le chaos et la répression.

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