Des perspectives suisses en 10 langues

Ueli Maurer veut des agents de sécurité privés à la frontière sud

Les agents de sécurité privés qu'Ueli Maurer veut engager seraient moins bien formés et coûteraient plus cher que des militaires (archives). KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) Le conseiller fédéral Ueli Maurer demandait fin décembre de renforcer le corps des gardes-frontière avec 50 policiers militaires. La proposition ayant été balayée, le ministre des finances envisage d’autres mesures, dont l’engagement de services de sécurité privés.

“Nous sommes en train d’examiner cette possibilité”, a dit samedi le conseiller fédéral sur les ondes de la radio alémanique RTS dans l’émission “Rundschau”. La Confédération doit agir rapidement afin de soulager le corps des gardes-frontière. L’été passé, la situation a poussé le personnel “à la limite”. Cela ne peut pas durer ad aeternam.

Ueli Maurer voulait à la base consolider le corps des gardes-frontière avec 50 militaires professionnels. Mais il n’en sera rien. Le conseiller fédéral a confirmé à la radio alémanique que la proposition a été écartée. Il faut désormais envisager d’autres mesures.

Moins bien formés, plus cher

A la place de policiers militaires, du personnel de sécurité privé pourrait venir en aide au corps des gardes-frontière. Bémol, ces agents de sécurité sont moins bien formés et coûtent plus cher. Ils pourraient par exemple s’occuper de tâches liées au transport, à la protection civile ou à la restauration. Mais pas question pour eux d’accueillir des migrants, a souligné Ueli Maurer.

Il s’attend à ce qu’encore plus de personnes viennent en Europe par la Méditerranée cet été. Pour l’instant, tout indique que la frontière sud de la Suisse sera à nouveau sous pression durant la belle saison.

Il faut rapidement prendre une décision, estime M. Maurer. Selon les directives de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), un mandat pour des services de sécurité privés doit faire l’objet d’un appel d’offres public.

Tensions Suisse-Italie

Le conseiller fédéral s’est exprimé pour la première fois sur les tensions entre la Suisse et l’Italie suite à la fermeture nocturne de trois postes-frontière au Tessin. La réaction de l’Italie ne doit pas être surestimée, estime Ueli Maurer. Celui-ci défend la démarche de la Suisse: “Nous avons un mandat du Parlement et nous l’appliquons”.

Depuis le 1er avril, trois petits postes-frontières tessinois sont fermés la nuit de 23h00 à 05h00. Il s’agit d’une phase de test de six mois, découlant d’une motion de la conseillère nationale de la Lega Roberta Pantani. Le but est de récolter des informations sur les effets de la fermeture à plus long terme, notamment le franchissement de la frontière durant la nuit.

En raison de protestation du côté italien, l’ambassadeur de Suisse à Rome, Giancarlo Kessler, a été convoqué mardi dernier par le ministère italien des Affaires étrangères.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision