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Ukraine: accord sur un cessez-le-feu après 16 heures de discussions

(Keystone-ATS) Une nuit marathon de négociations entre dirigeants allemand, français, ukrainien et russe à Minsk a débouché jeudi sur un accord sur un cessez-le-feu et une zone démilitarisée en Ukraine. Mais les Européens restaient très prudents, voire sceptiques sur les perspectives d’une paix durable.

Le texte signé par les séparatistes prorusses et Kiev a été arraché après seize heures de pourparlers entre Vladimir Poutine, Petro Porochenko, Angela Merkel et François Hollande.

L’accord prévoit notamment un cessez-le-feu en vigueur à partir de dimanche minuit heure de Kiev (samedi 23h00 heure suisse) et le retrait des belligérants et de leurs armes lourdes. Cela permettra la création d’une zone tampon élargie, passant de 30 kilomètres à 50 à 70 kilomètres autour de la ligne de front.

Elections locales et autonomie

Est également prévue, parmi une douzaine de mesures, l’ouverture d’un dialogue sur l’organisation d’élections locales portant “sur un régime d’autonomie locale provisoire dans certains secteurs des régions de Donetsk et Lougansk”.

“Malgré la complexité de ces négociations, nous avons réussi à nous entendre sur l’essentiel”, a déclaré Vladimir Poutine lors de la conférence de presse. “

Mais la mise en oeuvre de l’accord de Minsk sera très compliquée, a relativisé jeudi le président Petro Porochenko devant la presse à Bruxelles. Il a notamment accusé Moscou et les séparatistes prorusses d’être passés à l’offensive après la conclusion de l’accord.

Scepticisme des Européens

Le texte a été formellement signé par les séparatistes prorusses et les émissaires de Kiev, réunis sous le patronage de la Russie et l’OSCE au sein d’un “groupe de contact”. Il reprend la plupart des points du protocole signé à Minsk en septembre dernier, qui prévoyait déjà cessez-le-feu, retrait des pièces d’artillerie ou échanges de prisonniers.

Mais le fait qu’il soit officiellement soutenu au plus haut niveau, par Vladimir Poutine, Petro Porochenko, Angela Merkel et François Hollande, lui donne plus de poids.

L’ensemble des dirigeants européens se sont toutefois montrés prudents, voire sceptiques, à leur arrivée jeudi après-midi à Bruxelles pour un sommet européen. Les déclarations prudentes des dirigeants occidentaux contrastaient avec le discours triomphaliste des dirigeants rebelles.

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