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Ulysse Nardin plutôt en croissance et pas attiré par la smartwatch

Le patron d'Ulysse Nardin est plutôt optimiste pour la marque horlogère et ses affaires. Ulysse Nardin sda-ats

(Keystone-ATS) L’année 2017 devrait s’établir “plutôt en croissance” pour Ulysse Nardin. Le nouveau patron Patrick Pruniaux, qui vient d’Apple, ne prévoit pas de montre connectée pour la marque établie au Locle (NE), une industrie qu’il ne considère pas comme une concurrence.

L’année 2017 “se présente pas mal”, affirme-t-il dans un entretien accordé mercredi à l’ats à Genève, sans souhaiter chiffrer la progression attendue. “On sent une reprise” dans l’ensemble de la branche, estime aussi le patron de la marque horlogère, qui fait partie du groupe de luxe français Kering.

Arrivé il y a deux mois, le directeur général de 45 ans se dit “plus obsédé par la qualité” que par l’objectif fixé par son actionnaire, pour lequel il est optimiste. Il n’est pas non plus inquiet des tensions politiques dans certaines parties du monde.

Pour 2018, il souhaite renforcer les bastions de la marque, dans l’Est de l’Europe et aux Etats-Unis. Mais il voit un fort potentiel d’extension en Asie et en Europe, notamment en Suisse, où la marque peut oeuvrer comme une alternative.

Vingtaine de boutiques

Même si “l’Ouest de l’Europe n’est pas un marché important pour nous” en terme de volume d’affaires, selon M. Pruniaux. Il souhaite également un bon alignement des produits avec les besoins des consommateurs et une meilleure approche des ventes. Ulysse Nardin s’appuie presque entièrement sur des détaillants mais aussi sur une vingtaine de boutiques dans le monde.

Celui qui a participé au lancement de la montre connectée chez Apple n’en prévoit en revanche pas chez sa marque. “Je ne sais pas ce qu’on pourrait faire de mieux” que le groupe américain.

Mais il ne redoute pas la concurrence de ce type de produit. “Je suis plutôt optimiste pour les deux industries”, celle-là et l’horlogerie traditionnelle, a-t-il dit devant quelques journalistes. Il mise davantage sur d’autres facteurs d’innovations.

L’horlogerie oublie un peu “de mettre le consommateur au centre”, dit-il. Et de mentionner le confort, la lisibilité de la marque et les fonctions élémentaires. “L’important pour moi est combien de personnes portent nos montres”, ajoute M. Pruniaux.

Centaines de personnes en Suisse

Avec son ancien employeur américain, Ulysse Nardin partage l’enthousiasme des collaborateurs, la volonté d’innovation et celle d’offrir des produits qui s’appuient sur la “complexité de la simplicité”. Accusée par certains de pratiquer une politique de prix agressive, la marque préfère parler de “valeur équitable” pour le consommateur.

“Nous regardons nos coûts, mais les prix ne constituent pas un moyen de positionner un produit”, estime le directeur général. Parmi les nouveautés attendues au prochain Salon international de la haute horlogerie (SIHH) en janvier, la marque va notamment lancer des montres qui rendent hommage à son passé de prestataire de marines militaires pendant des décennies. Deux éditions limitées de 300 pièces sont notamment prévues.

Au total, Ulysse Nardin emploie 400 collaborateurs dans le monde, dont environ 300 en Suisse. Les effectifs de la marque vont rester stables.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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