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Un “stock d’armes” retrouvé chez l’assaillant des Champs-Elysées

Le suspect des Champs-Elysées était fiché S depuis 2015 pour appartenance à la mouvance islamiste radicale. KEYSTONE/AP/MATTHIEU ALEXANDRE sda-ats

(Keystone-ATS) Un “stock d’armes” a été saisi au domicile de l’assaillant mort lundi dans un attentat manqué sur les Champs-Elysées, a-t-on appris mardi de source proche du dossier. L’homme était fiché S depuis 2015 pour son appartenance à la mouvance islamiste radicale.

Il détenait neuf armes connues des autorités, dont trois soumises à autorisation – des pistolets Sig-Sauer 9mm et Glock 9mm ainsi qu’un fusil de type kalachnikov, a ajouté cette source, confirmant une information de BFMTV. Quatre membres de la famille de l’auteur présumé ont, par ailleurs, été placés en garde à vue.

Le suspect, âgé de 31 ans, a foncé lundi sur un fourgon de gendarmes sur la célèbre avenue parisienne au volant d’une voiture contenant des explosifs, sans faire de blessés. L’auteur de l’attaque, qui n’a pour l’heure pas été revendiquée, est mort.

“Pas satisfaisant”

Le premier ministre Edouard Philippe a estimé mardi qu’il n’était pas “satisfaisant” qu’une personne fichée S puisse continuer de bénéficier d’une autorisation de détention d’armes.

“Ce que je sais, à ce stade, c’est que la première autorisation d’armes a été donnée avant le signalement de cet individu”, a-t-il ajouté sur BFM TV RMC. “Au moment où l’autorisation a été donnée il n’y avait aucun antécédent judiciaire qui aurait justifié une décision de ne pas autoriser la détention d’armes.”

“Personne ne peut se satisfaire et certainement pas moi que quelqu’un qui fait l’objet d’un signalement puisse continuer à bénéficier de cette autorisation”, a dit le Premier ministre.

Dans le même temps, “si on retire une autorisation à quelqu’un qui fait l’objet d’une surveillance, il va assez vite comprendre pourquoi on lui retire. Je ne dis pas que c’est infondé, je dis juste c’est une décision difficile à prendre à un moment donné”.

Loi antiterroriste

La France est en état d’alerte depuis janvier 2015 et la série d’attentats djihadistes qui ont fait plus de 238 morts et des centaines de blessés.

Dans un contexte de menaces jugées encore élevées, le gouvernement souhaite inscrire dans la loi des mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence. Il présentera mercredi un projet de loi qui suscite une levée de boucliers des défenseurs des libertés publiques.

“Nous allons vivre pendant longtemps avec une menace terroriste élevée”, a souligné Edouard Philippe “La question c’est comment nous nous organisons pour vivre avec cette menace terroriste et pour la faire disparaître”.

“Nous ne pouvons pas rester dans l’état d’urgence, ce n’est pas raisonnable, nous devons en sortir mais nous devons faire en sorte qu’un certain nombre de situations extrêmement limitées puissent être prises en compte avec des instruments légaux sous le contrôle du juge”.

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