Un affaiblissement de l’euro porterait atteinte à la Suisse

(Keystone-ATS) Genève – La Suisse n’a pas intérêt à une crise de la zone euro, a déclaré le président de l’Association suisse des banquiers (ASB) Patrick Odier. Les négociations fiscales de la Suisse avec l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont par ailleurs des chances réelles d’aboutir, selon lui.
Rappelant que l’Union européenne est le premier partenaire commercial de la Suisse, il a souligné qu’un franc suisse trop fort pénalisera l’industrie d’exportation, selon les branches.
“La Suisse n’a pas d’intérêt à un affaiblissement de la monnaie européenne et à une situation chaotique provoquée par des différends entre pays européens”, a affirmé mardi soir à Genève le président de l’ASB à un petit groupe de journalistes.
“La place financière suisse comme l’industrie d’exportation seraient pénalisés par des difficultés croissantes dans la zone euro”, a averti Patrick Odier, interrogé sur la crise de la dette en Europe et la faiblesse de l’euro.
Faible expositionL’exposition des banques suisses aux pays les plus endettés, comme l’Irlande, est faible, a indiqué Patrick Odier. “Notre exposition est relativement modeste par rapport à d’autres pays. La Suisse n’est pas dans une position délicate à cause de la crise en Irlande”, a-t-il dit.
Néanmoins, si la zone euro est en difficulté, la place financière suisse en subira les conséquences, a prévenu le banquier genevois. Les banques suisses gèrent beaucoup d’actifs en euros dans leurs bilans, a-t-il fait remarquer.
“La question fondamentale est la rapidité avec laquelle les monnaies évoluent. Toute évolution trop rapide, tout choc monétaire est perturbateur. C’est la capacité d’adaptation qui compte”, a expliqué Patrick Odier. Une évolution plus lente génère moins de risques, mais un niveau très élevé du franc aurait certainement des conséquences négatives.
Les banques suisses sont habituées à un franc fort, a-t-il ajouté. “Le réflexe du franc suisse valeur refuge est là, mais il est encore un peu tôt pour en mesurer l’effet”, a-t-il indiqué.