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Un ambassadeur suisse défend le Pacte mondial sur les migrations

Des migrants africains au large de la Libye. Le Pacte mondial sur les migrations établit dix principes et 23 objectifs généraux pour "des migrations sûres, ordonnées et régulières" (image d'illustration). KEYSTONE/AP/SANTI PALACIOS sda-ats

(Keystone-ATS) L’ambassadeur suisse Pietro Mona défend le Pacte mondial sur les migrations malgré les critiques du Parlement. Avec cet accord, la petite Suisse pourrait mieux faire valoir ses intérêts à l’avenir. M. Mona craint aussi une perte de crédibilité de la Confédération.

Le Pacte donne à la Suisse un instrument supplémentaire pour l’aider à négocier des accords de réadmission avec des pays comme l’Erythrée, affirme le diplomate dans un entretien publié lundi par le Blick.

Un petit pays comme la Suisse est dépendant de la coopération internationale. Le Pacte est le premier instrument international stipulant que les Etats sont tenus de coopérer au retour de leurs citoyens, ajoute l’ambassadeur chargé du développement, du déplacement forcé et de la migration au sein du DFAE.

Le fait que la Suisse respecte déjà les 23 objectifs de l’accord ne doit en aucun cas être un obstacle à sa participation, ajoute-t-il. Pour lui, c’est aussi la crédibilité de la Suisse qui est en jeu. “Nous ne pouvons pas exiger que d’autres pays respectent des choses pour lesquelles nous ne voulons pas nous engager”, lance-t-il.

“Nous avons tout donné”

Pietro Mona a dirigé la délégation suisse qui a participé aux négociations sur ce pacte à New York. Cet accord non contraignant de 34 pages, adopté en juillet par l’Assemblée générale des Nations unies, doit être officiellement signé lors d’une conférence à Marrakech les 10 et 11 décembre.

Les Etats-Unis, l’Autriche, la Hongrie et l’Australie ont décidé de ne pas s’y associer. La Pologne pourrait suivre. Plusieurs commissions parlementaires ont demandé au Conseil fédéral de ne pas approuver ce texte. Selon elle, l’insécurité quant aux implications politiques de ce traité est trop grande.

“La migration est un thème très émotionnel, nous le savons”, dit M. Mona. Le Pacte est le résultat des négociations de 192 Etats. Il est compréhensible que tout le monde au Parlement ne soit pas d’accord avec tous les éléments de ce texte.

“Mais nous avons tout donné pour obtenir le meilleur résultat possible pour la Suisse”, assure Pietro Mona. Selon lui, le Pacte correspond aux intérêts de la Confédération.

Des principes et des objectifs

L’accord établit dix principes et 23 objectifs généraux pour “des migrations sûres, ordonnées et régulières”. Ce catalogue de mesures diverge avec le droit suisse concernant la détention en vue de l’exécution du renvoi ou l’expulsion de mineurs âgés d’au moins 15 ans. La législation suisse l’autorise alors que le Pacte recommande de l’éviter.

Le Conseil fédéral entend toutefois signer le texte avec une réserve.

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