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Un bruit décelé en fin de conversations dans le cockpit

(Keystone-ATS) Il n’y a pas encore de conclusions sur la cause de la dislocation de l’avion russe il y a une semaine dans le Sinaï mais un bruit émis en fin d’enregistrement des conversations à bord du cockpit a été décelé. Moscou rapatrie les touristes russes d’Egypte.

“Les premières observations ne permettent pas d’identifier l’origine de la dislocation de l’appareil”, a déclaré samedi Ayman el-Mokaddem, le chef égyptien de l’équipe des enquêteurs, devant la presse au Caire. “Un bruit est entendu à la dernière seconde de l’enregistrement” du Cockpit Voice Recorder. L’enquêteur a ajouté qu'”une analyse est à venir pour déterminer l’origine de ce bruit”.

Selon lui, “les données des deux enregistreurs de vol ont pu être téléchargées avec succès, le temps écoulé entre le décollage et les dernières données enregistrées est de 23 minutes et 14 secondes”. Pressé par les journalistes, il a indiqué que “tous les scénarios sont actuellement possibles”.

Pas d’explication définitive

Corroborant ses dires, le ministre égyptien des affaires étrangères, Sameh Choukri, avait affirmé plus tôt dans la journée que l’enquête en cours n’avait pas encore permis de dégager une explication. M. el-Mokaddem a confirmé que son équipe continuait à rassembler des informations et à étudier toutes les pistes pour expliquer le crash de Metrojet qui a fait 224 morts. Pendant ce temps, la thèse d’une bombe est toujours évoquée autant à Washington qu’à Londres.

Selon une source proche du dossier, le décryptage de l’enregistreur des données de vol et de l’enregistreur des voix dans le cockpit indique que “tout était normal” jusqu’à la 24e minute de vol quand les boîtes noires ont brutalement cessé de fonctionner, comportement symptomatique d’une “très soudaine dépressurisation explosive”.

“L’hypothèse d’une explosion avec pour origine une défaillance technique, un incendie ou autre, apparaît hautement improbable”, a ajouté cette source sous le couvert de l’anonymat. Selon une autre source proche du dossier, l’analyse d’une boîte noire confirme le caractère “brutal” et “soudain” de l’événement.

Russes rapatriés

Alors que l’enquête se poursuit, la Russie a pris les devants samedi pour rapatrier ses touristes en rade en Egypte. Au total, 30 avions des compagnies aériennes russes, sans passagers, seront envoyés à Hurghada et 14 avions à Charm el-Cheikh, deux stations balnéaires au bord de la mer Rouge.

“Jusqu’à 78’000 touristes russes se trouvent en Egypte”, a affirmé l’agence fédérale chargée du transport aérien (Rosaviatsia), citant des chiffres de l’agence fédérale russe du tourisme. En début d’après-midi, “neuf avions en provenance de Hurghada sont partis vers la Russie et quatre vols ont décollé de Charm el-Cheikh”, a précisé Rosaviatsia. Il s’agit de vols réguliers et de vols charter.

“Pour des raisons de sécurité, seuls les bagages à main sont admis à bord”, alors que les bagages de soute seront transportés séparément, notamment à bord d’avions dépêchés par le ministère russe des situations d’urgence. A cet effet, deux avions Iliouchine-76 devaient décoller pour l’Egypte afin d’assurer le transport des bagages.

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