Des perspectives suisses en 10 langues

Un cadre de Volkswagen condamné à sept ans de prison aux Etats-Unis

Au total, le scandale du diesel a déjà coûté 30 milliards de dollars à Volkswagen, qui a reconnu en septembre 2015 avoir installé des logiciels de manipulation des émissions polluantes sur ses moteurs diesel (archives). KEYSTONE/AP dpa/CHRISTOPH SCHMIDT sda-ats

(Keystone-ATS) Un ex-cadre du groupe automobile allemand Volkswagen a été condamné mercredi à sept ans de prison et 400’000 dollars d’amende. Arrêté en début d’année aux Etats-Unis, il avait plaidé coupable dans le cadre de l’affaire du “dieselgate” contre une réduction de peine.

“Mon opinion est que vous êtes un conspirateur essentiel dans ce complot destiné à escroquer les Etats-Unis”, a affirmé le juge Sean Cox. “Vous avez perçu cela comme une occasion de briller (…) et de gravir les échelons au sein de VW”, a-t-il ajouté à l’adresse d’Oliver Schmidt, ressortissant allemand qui comparaissait dans un tribunal fédéral de Detroit, dans le Michigan.

L’homme, âgé de 48 ans, écope de la peine maximale prévue dans l’accord qu’il avait conclu en août avec les autorités. Sur les sept ans d’emprisonnement, cinq ont été prononcés au titre de l’accusation de conspiration pour fraude. Deux l’ont été pour avoir enfreint les lois sur l’environnement. Son avocat avait plaidé pour une peine un peu plus longue que 3 ans de prison et une amende 100’000 dollars.

Devant le tribunal Oliver Schmidt a lu une déclaration écrite dans laquelle il a reconnu sa participation à un complot destiné à tromper les autorités américaines et à enfreindre la législation environnementale sur la qualité de l’air aux Etats-Unis. Il s’est effondré en évoquant les sacrifices consentis par sa famille depuis son arrestation en janvier. “J’ai pris de mauvaises décisions et j’en suis désolé”, a-t-il dit.

Choix de ne rien faire

L’ancien dirigeant de Volkswagen avait été informé au printemps 2014 de l’existence d’un logiciel frauduleux installé sur certains véhicules diesel du constructeur allemand depuis des années, pour tromper les tests anti-pollution.

Pourtant, “à l’été 2015, Oliver Schmidt a participé aux discussions avec d’autres employés de VW pour déterminer comment ils pourraient répondre aux questions posées par les autorités américaines (…) sans révéler le logiciel truqueur”, selon des documents de justice.

Oliver Schmidt a dirigé le service de conformité réglementaire de Volkswagen aux Etats-Unis de 2014 à mars 2015. Il a été arrêté en début d’année par la police fédérale (FBI) à Miami (Floride, sud-est) alors qu’il terminait des vacances. Il était détenu depuis sans caution.

Trente milliards

Aux Etats-Unis, Volkswagen a déjà dû débourser plus de 22 milliards de dollars pour réparer ou racheter près de 600’000 voitures incriminées – équipées principalement de moteurs diesel 2 litres et de moteurs 3 litres pour moins de 100’000 d’entre elles – et verser à leurs propriétaires des indemnités. Les logiciels truqueurs étaient capables de dissimuler des émissions dépassant jusqu’à 40 fois les normes autorisées.

Les procureurs américains ont engagé des poursuites contre huit cadres actuels ou passés de Volkswagen, dont six ne se sont pas rendus aux autorités. En août, un ex-ingénieur de Volkswagen, James Liang, avait été condamné par un tribunal de Detroit (Michigan) à 40 mois de prison et 200’000 dollars d’amende pour son rôle dans le “dieselgate”. Sa collaboration avait permis d’inculper d’autres responsables du groupe automobile allemand dont Oliver Schmidt.

Au total, le scandale du diesel a déjà coûté 30 milliards de dollars à Volkswagen, qui a reconnu en septembre 2015 avoir installé des logiciels de manipulation des émissions polluantes sur ses moteurs diesel.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision