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Un convoi britannique visé par un attentat-suicide à Kaboul

(Keystone-ATS) Un kamikaze taliban a fait exploser dimanche son véhicule au passage d’un convoi des forces britanniques à Kaboul. Il s’agit d’un signe de l’instabilité persistante en Afghanistan, deux semaines après la prise spectaculaire de Kunduz.

Cet attentat-suicide, commis à une heure de pointe dans le centre de la capitale afghane, a blessé au moins trois civils, dont un enfant.

Un bilan léger au vu de l’intensité de la déflagration, qui a projeté une épaisse colonne de fumée dans le ciel de Kaboul. Sous l’effet de l’explosion, un véhicule blindé est allé violemment percuter le trottoir et des morceaux de métal brûlés, déformés, jonchaient le sol.

“Un kamikaze a fait exploser son véhicule rempli d’explosifs dans le secteur de Joy Shir”, a déclaré le ministère de l’Intérieur. “La cible était un convoi des forces étrangères.”

La zone a rapidement été bouclée par les forces de sécurité et les forces de l’Otan, alors que de nombreuses ambulances convergeaient toutes sirènes hurlantes vers le lieu de l’attentat, selon un photographe de l’AFP. “Le ministère de l’Intérieur condamne de la façon la plus forte l’attentat-suicide qui a blessé trois civils”, a poursuivi le ministère.

Un responsable de la police de Kaboul a précisé qu’une femme et un enfant figuraient au nombre des blessés.

Bombe artisanale

La ministère britannique de la Défense a confirmé que l’un de ses convois avait été attaqué, mais affirme que c’est une bombe artisanale qui a été utilisée. Il n’y a eu aucun blessé parmi ses militaires, précise encore le communiqué.

Cet attentat survient dans un contexte de forte instabilité sur le plan militaire en Afghanistan.

Les insurgés talibans étaient parvenus le 28 septembre à s’emparer en quelques heures seulement de la ville stratégique de Kunduz, dans le nord du pays.

Cette prise de contrôle, même si elle n’a duré que quelques jours, avait signé leur plus grande victoire depuis 2001, constituant un grave revers pour le président Ashraf Ghani, au pouvoir depuis un an.

Les forces de sécurité afghanes ne leur avaient opposé qu’une faible résistance, symptomatique des énormes difficultés qu’elles rencontrent pour contenir les combattants islamistes.

Représailles

Les talibans ont affirmé dimanche que l’attentat-suicide avait été commis en représailles aux “bombardements barbares” de Kunduz par les forces étrangères et gouvernementales.

“Une Toyota bourrée d’explosifs a été utilisée dans cette attaque. Deux blindés ont été détruits et 12 étrangers ont été tués”, a affirmé dans un communiqué un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid.

Les talibans, dont le régime en Afghanistan avait été renversé en 2001 par une intervention menée par les Etats-Unis, sont connus pour exagérer les bilans de leurs opérations.

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