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Un cristal du 16e siècle serait la “pierre de soleil” des Vikings

(Keystone-ATS) Un petit cristal de 5 cm de long découvert à bord d’une épave britannique du 16e siècle n’est autre qu’une “pierre de soleil”, comme celles utilisées par les navigateurs vikings pour s’orienter. C’est ce qu’indique une étude franco-britannique publiée mercredi.

L’analyse des chercheurs a confirmé qu’il s’agissait bien d’un cristal de calcite. En 2011, l’équipe d’Albert Le Floch et Guy Ropars (Laboratoire de physique des lasers de l’Université de Rennes-1, France) avait déjà montré que les Vikings avaient pu exploiter les propriétés optiques étonnantes de ce cristal, relativement courant en Scandinavie, pour se diriger grâce au Soleil, même par temps couvert.

Dans une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique britannique “Proceedings of the Royal Society A”, les physiciens français et leurs collègues de l’Alderney Maritime Trust se sont intéressés à un cristal découvert à bord de l’épave d’un bateau coulé en 1592 dans la Manche, au large de l’île anglo-normande d’Aurigny (Alderney en anglais).

Pièce unique

C’est le seul cristal de calcite trouvé à ce jour sur une épave ancienne. Il a perdu sa transparence, mais a gardé sa géométrie caractéristique (un rhomboèdre), avec ses angles bien particuliers. “La forme est intacte”, a indiqué Albert Le Floch à l’AFP. “Les angles font 78 degrés et 102 degrés, comme les cristaux qu’on trouve aujourd’hui dans les mines”, a-t-il poursuivi.

Selon les sagas scandinaves, les navigateurs vikings, outre leurs excellentes connaissances astronomiques et maritimes, auraient utilisé des “pierres de soleil” pour détecter, en regardant au travers, la position exacte du Soleil, invisible à l’oeil nu par temps couvert ou encore à la tombée de la nuit, et en déduire ainsi le cap de leur navire.

Encore utilisé aujourd’hui

Aujourd’hui, le cristal de calcite est utilisé par les astrophysiciens pour repérer l’atmosphère des exoplanètes en observant les effets de polarisation. Il est même “très à la mode”, a relevé Guy Ropars, puisque des physiciens exploitent ses propriétés pour imaginer des dispositifs d’invisibilité, comme la cape d’Harry Potter.

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