Des perspectives suisses en 10 langues

Un groupe armé s’empare d’une prison libyenne

Les forces loyales au GNA, soutenu par la communauté internationale, avaient réussi à gagner en influence à Tripoli en chassant en mars des groupes rivaux de leurs fiefs, dans le centre de la ville et aux alentours, au prix de violents combats (archives). KEYSTONE/(AP Photo)/MANU BRABO sda-ats

(Keystone-ATS) Un groupe armé a pris vendredi le contrôle d’une prison dans le sud de Tripoli, a-t-on appris de source judiciaire. Les principaux dirigeants de l’ancien régime de Mouammar Kadhafi sont détenus dans l’établissement.

En fin de soirée, les ministères de l’Intérieur et de la Justice du gouvernement d’union nationale (GNA) ont précisé que tous les prisonniers leur ont été remis. Les détenus sont “en bonne santé” et ils ont été “transférés dans un lieu sûr”, ont ajouté les deux ministères dans un communiqué conjoint.

Plus d’une trentaine d’importantes personnalités de l’ancien régime sont détenues dans cette prison, parmi lesquelles le dernier Premier ministre de Kadhafi, Baghdadi al-Mahmoudi, et l’ex-chef des services de renseignements, Abdallah Senoussi. Tous les deux ont été condamnés à mort en 2015.

Les gardes de la prison ont été contraints de se retirer après une attaque menée par Katiba Thowar Tripoli, un groupe armé loyal au gouvernement d’union (GNA), a indiqué la source judiciaire sous couvert de l’anonymat. Deux gardes ont perdu la vie.

La prison Al-Hadhba était jusqu’à présent contrôlée par un groupe islamiste dirigé par Khaled Chérif, ancien vice-ministre de la Défense de l’ancien gouvernement mis en place par la coalition Fajr Libya qui s’était emparée de Tripoli en 2014. M. Chérif a confirmé sur la chaîne Libya al-Ahrar que les gardes de la prison s’étaient “retirés”, faisant état de blessés.

Affrontements

La capitale libyenne a été dans le même temps le théâtre vendredi de violents combats entre des forces loyales au GNA et des groupes rivaux dans plusieurs quartiers de la capitale. Au moins 52 personnes ont été tuées.

Samedi matin, au premier jour du mois de jeûne du ramadan, la situation était relativement calme dans la capitale libyenne. Des tirs intermittents étaient toutefois entendus dans le sud de la capitale.

Hachem Bichr, un responsable de sécurité, a notamment fait état de l'”exécution” de 17 membres d’une force loyale basée dans le quartier d’Abou Slim, dans le sud de la capitale où les combats ont été les plus violents.

Il n’était pas possible dans l’immédiat de vérifier ces informations et ce bilan de source médicale ou indépendante. Le dernier bilan fourni vendredi soir par le ministère de la Santé faisait état de 28 morts et plus de 100 blessés, sans préciser qui étaient les victimes.

Interminable crise

Les forces loyales au GNA avaient réussi à gagner en influence à Tripoli en chassant en mars des groupes rivaux de leurs fiefs, dans le centre de la ville et aux alentours, au prix de violents combats. Depuis, un calme inhabituel régnait dans la capitale, même si plusieurs secteurs restent hors de tout contrôle.

Six ans après la révolte ayant mis fin à la dictature de Mouammar Kadhafi, la Libye reste engluée dans une interminable crise de transition, victime d’une insécurité persistante, d’une économie en lambeaux et de rivalités politiques incessantes.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision