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Un homme inculpé 34 ans après le meurtre d’une adolescente en France

Après trois décennies sans avancée, les familles des victimes avaient vu leurs espoirs renaître en 2014, avec le lancement d'un appel à témoins et la possibilité de nouvelles analyses scientifiques grâce au progrès des techniques de recherches d'ADN (photo prétexte). KEYSTONE/AP/THOMAS KIENZLE sda-ats

(Keystone-ATS) Rebondissement dans une des affaires non résolues les plus mystérieuses de France: 34 ans après les faits, un suspect vient d’être inculpé pour le meurtre de l’adolescente Christel Oudin, une des “disparues de l’A26”, une autoroute dans le nord de la France.

Aujourd’hui âgé de 66 ans, cet homme avait déjà été entendu dans ce dossier et avait nié son implication. Lors de nouvelles auditions jeudi par la gendarmerie, “il a maintenu être étranger au crime” mais des “indices concordants” ont conduit à son inculpation, a annoncé dans un communiqué le procureur de la République de Laon, Baptiste Porcher.

L’homme travaillait sur le chantier d’un tronçon de l’autoroute A26, dans l’Aisne, près de la Belgique, où avait été retrouvé le corps de l’adolescente de 13 ans disparue en novembre 1985. Malgré d’importants moyens, l’enquête n’avait pas abouti et deux non-lieu successifs avaient été prononcés.

Après la réouverture du dossier, en 2012, le juge d’instruction avait ordonné en 2017 la jonction du dossier à une autre affaire: le meurtre de Sophie Borca, 16 ans, dont le corps avait été découvert quelques mois plus tôt dans un bois, dans le même secteur. Les deux jeunes filles étaient scolarisées dans le même lycée.

“Un suspect très sérieux”

“Je pense que c’est un suspect très sérieux”, a affirmé l’avocate des familles, Me Corinne Herrmann. “Cette petite, elle a été découpée, placée dans une fosse septique, une partie d’elle est encore dans l’autoroute… On lui doit justice, vraiment”, a-t-elle ajouté.

Après trois décennies sans avancée, les familles avaient vu leurs espoirs renaître en 2014, avec le lancement d’un appel à témoins, la création d’une cellule spéciale de cinq enquêteurs et la possibilité de nouvelles analyses scientifiques grâce au progrès des techniques de recherches d’ADN.

Outre Christel Oudin et Sophie Borca, deux autres femmes, Marie-Thérèse Borde, 55 ans, et Ghislaine Charlier, la quarantaine, avaient été retrouvées mortes dans le même secteur en 1988, après avoir elles aussi disparu. Selon Me Herrmann, des “investigations” sont désormais nécessaires pour déterminer si le suspect peut aussi être l’auteur de ces crimes.

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