Un médecin syrien dénonce le mépris des services de santé en Syrie
(Keystone-ATS) La situation des centres de santé à Alep et dans le reste de la Syrie est toujours plus compromise. Un médecin syrien a accusé aujourd’hui à Genève la communauté internationale de laisser tomber les travailleurs de la santé.
Certains médecins syriens se demandent s’ils sont encore considérés comme des êtres humains, a expliqué devant la presse Abd Arrahman Alomar. Lui-même est actif dans les gouvernorats d’Hama, d’Idleb et de Lattaquié.
“Même nos sites dans les montagnes ou souterrains sont attaqués”, dit-il. Il appelle à une protection sans délai des travailleurs de la santé.
Selon lui, les bombardements de ces 3 derniers jours dans la partie orientale à Alep ont fait plus de 280 tués et 400 blessés, dont une soixantaine d’enfants. Le médecin rejette toute présence du Front al-Nosra dans la partie orientale d’Alep.
De toute manière, “les hôpitaux étaient ciblés avant” l’arrivée des djihadistes dans le conflit, ajoute-t-il. La population ne souhaite pas vivre à côté d’un centre de santé parce qu’il risque d’être attaqué.
Seulement 30 médecins dans l’est d’Alep
A Alep, il manque de tout dans le domaine médical. De 17’000 médecins dans les parties ouest et est avant le conflit, il en reste seulement 30 dans la partie orientale pour quelque 280’000 personnes. Une quarantaine de personnes ont besoin d’évacuation médicale vers la Turquie. Selon l’ONG Médecins pour les droits de l’homme, plus de 380 attaques ont ciblé 269 centres de santé en plus de cinq ans de conflit, un chiffre “sans précédent”.
Sur le terrain, des dizaines de frappes aériennes ont visé dans la nuit de dimanche à lundi les quartiers tenus par les rebelles dans l’est d’Alep, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Les raids ont fait de nombreuses victimes.
