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Un Nord-coréen inculpé aux Etats-Unis dans l’enquête sur WannaCry

Le virus WannaCry bloquait les systèmes d'exploitation des ordinateurs et proposait de les rétablir en échange d'une rançon (image symbolique). KEYSTONE/EPA/RITCHIE B. TONGO sda-ats

(Keystone-ATS) Le département américain de la Justice a inculpé jeudi un Nord-Coréen pour plusieurs cyberattaques de grande envergure. Il est notamment soupçonné d’avoir participé à l’attaque WannaCry, ainsi qu’à celles contre le studio Sony et la Banque du Bangladesh.

“Le ministère de la Justice a lancé des poursuites pénales” contre ce “programmateur informatique”, a annoncé dans un communiqué le Trésor. Il est poursuivi pour association de malfaiteurs en vue de conduire des fraudes informatiques et encourt jusqu’à 20 ans de prison, selon des documents judiciaires.

Le hackeur, dont la localisation n’est pas précisée, a agi avec des complices “pour le compte du gouvernement nord-coréen”. Leurs attaques ont causé des dommages “sans précédent”, d’après le document de mise en accusation déposé en juin à Los Angeles.

Outre les poursuites judiciaires, le département du Trésor a annoncé jeudi avoir imposé des sanctions contre le Nord-Coréen et l’entité qui l’employait, Chosun Expo Joint Venture, incluant le gel de leurs avoirs aux Etats-Unis.

Trois dossiers

L’homme est soupçonné d’avoir participé à l’attaque WannaCry en 2017, ainsi qu’à celles contre le studio Sony en 2014 et la Banque du Bangladesh en 2016. Cette dernière a permis aux hackeurs de dérober 81 millions de dollars à l’établissement.

L’attaque contre Sony Pictures a elle abouti à la fuite de documents internes et à la destruction de données. Elle est survenue alors que le studio s’apprêtait à sortir “L’interview qui tue!”, une comédie sur un complot fictif de la CIA pour assassiner le leader nord-coréen Kim Jong-Un.

Quant au virus WannaCry, il bloquait les systèmes d’exploitation des ordinateurs et proposait de les rétablir en échange d’une rançon. Il a affecté des milliers d’entreprises et entités l’an dernier à travers le monde, y compris le National Health Service britannique, les services de santé publique du Royaume-Uni.

D’après les enquêteurs, des “liens” ou des “signatures” permettent d’affirmer que ces attaques ont bien été menées par le même groupe de criminels, surnommé Lazarus.

Déni de Pyongyang

Dans ces trois dossiers, Pyongyang a été rapidement mis en cause mais a toujours réfuté toute implication. “Nous ne laisserons pas la Corée du Nord compromettre la cybersécurité mondiale pour promouvoir ses intérêts ou générer des ressources en violation de nos sanctions”, a déclaré le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, cité dans le communiqué.

Cette inculpation intervient alors que le président américain, Donald Trump, a réaffirmé jeudi sa bonne entente avec le numéro un nord-coréen Kim Jong Un. “Nous y arriverons ensemble!”, a-t-il tweeté en référence à leurs efforts pour dénucléariser la péninsule.

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