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Un nouveau venu en politique devient chef du parti travailliste

Presque sans expérience politique, Avi Gabbay l'a emporté contre Amir Peretz, homme du sérail. KEYSTONE/AP/TSAFRIR ABAYOV sda-ats

(Keystone-ATS) Avi Gabbay, nouveau venu en politique, a été élu lundi chef du parti travailliste israélien. Principal parti d’opposition, celui-ci tente de sortir d’une phase de déclin marquée par le départ de ses partisans pour des formations centristes ou de droite.

Au terme d’une élection serrée, cet ancien homme d’affaires a obtenu 52% des voix face à Amir Peretz (47%), homme politique du sérail du parti travailliste qu’il a dirigé pendant plusieurs années, a annoncé le parti dans un communiqué. Avi Gabbay, 50 ans, avait rejoint le parti en décembre dernier, après avoir quitté le parti de centre-droit Koulanou.

Il a promis lundi sur sa page Facebook d’incarner “l’espoir et le changement” et de faire en sorte que le parti travailliste redevienne “plein de vie”. Quelque 52’000 membres du parti étaient éligibles pour participer au second tour de l’élection. Les bureaux de vote ont fermé à 21h00 locales (20h00 en Suisse).

Vers 18h00 locales, le taux de participation avait atteint 36%, selon un responsable du parti. Les deux candidats avaient atteint le second tour en battant cinq autres prétendants à la direction du parti la semaine dernière, Amir Peretz obtenant 32,7% des voix et Avi Gabbay 27,1%.

Glissement à droite

Le président sortant du parti travailliste Isaac Herzog était arrivé en troisième position avec 16,7% des suffrages. Engagé de longue date au sein de cette formation, Isaac Herzog ne s’était jamais remis de la défaite de son parti aux législatives de 2015.

Il a aussi pâti du glissement à droite de l’électorat israélien ces dernières années, le Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu ayant été maintenu au pouvoir sans interruption depuis 2009. Les partis centristes comme Yesh Atid et Koulanou, dont Avi Gabbay était membre jusqu’à récemment – ont également bénéficié de cette tendance au détriment du parti travailliste.

Ehud Barak a été le dernier Premier ministre travailliste du pays, de 1999 à 2001. Il avait été remplacé en pleine deuxième intifada palestinienne par l’ancien général Ariel Sharon, alors chef du Likoud.

Favorable aux deux Etats

Avant les élections de 2015, le parti travailliste et le parti de centre-gauche Hatnua de Tzipi Livni s’étaient alliés pour former l’Union sioniste. Elle a remporté 24 sièges au Parlement (qui en compte 120) devenant la principale force d’opposition au gouvernement de Benjamin Netanyahu.

Les origines marocaines des deux candidats avaient été mises en avant par leurs partisans. Ils espéraient que, dans un pays où l’establishment politique est encore dominé par les ashkénazes (juifs originaires d’Europe de l’Est), elles leur permettraient d’élargir la base électorale du parti.

Les deux candidats sont favorables à une solution à deux Etats au conflit israélo-palestinien. Mais en dehors de ce point de convergence, ils ont peu en commun.

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