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Un peu plus de 13% des salariés gagnent moins de 4343 francs

(Keystone-ATS) Plus de 400’000 employés touchaient un bas salaire en 2012, soit moins de 4343 francs brut par mois en Suisse. Leur part reste quasi constante, constate mercredi le Conseil fédéral en réponse à une demande du National.

En comparaison internationale, la Suisse présente une répartition équilibrée des salaires et une faible part de bas salaires, note le gouvernement. Bas salaire ne va pas non plus forcément de pair avec pauvreté: la situation économique d’une personne dépend du revenu disponible du ménage et du nombre de personnes qui y vivent.

En 2012, la part des bas salaires se situait à 13,4%. Cela représente 405’300 postes à plein temps. Il faut y ajouter environ 42’000 travailleurs de l’agriculture et l’économie domestique. C’est un peu plus que la valeur moyenne de la période 2000 à 2012, soit 12,6%, mais les modalités de l’enquête ont été adaptées.

La situation varie fortement d’une branche à l’autre. Dans le commerce de détail, 105’000 personnes reçoivent un bas salaire. Elles sont 91’000 dans l’hôtellerie-restauration. Le domaine social et la santé suivent avec 45’300 devant le nettoyage et l’horticulture (33’500), le commerce de gros (y compris de voitures) avec 30’300, l’économie domestique (24’200) et l’agriculture (17’700). Ces branches réunissent plus de 60% des postes à bas salaire.

Femmes et étrangers d’abord

Les femmes et les étrangers sont les premiers concernés. La formation est également un critère déterminant: un tiers des travailleurs sans formation professionnelle gagne moins de 4343 francs par mois.

D’autres facteurs entrent en ligne de compte comme le niveau d’exigences du poste, l’âge, l’ancienneté dans l’entreprise ou le taux d’occupation. Les bas salaires sont souvent un phénomène provisoire de début de carrière, ajoute le gouvernement.

Le Tessin est particulièrement touché. Avec 27% de postes à bas salaire, il en compte plus du double de la moyenne nationale. La région lémanique (VD, VS, GE) n’en compte que 16% et les autres cantons romands 12%.

Bouclier des CCT insuffisants

Les conventions collectives de travail contiennent souvent des salaires minimaux, mais ils sont parfois sous la barre retenue par la définition internationale des bas salaires (moins de deux tiers du salaire médian). Bien couvertes par des CCT, les branches du nettoyage, de l’hôtellerie-restauration et de la coiffure comptent un pourcentage relativement élevé de bas salaire.

L’Etat évite en principe d’intervenir directement dans le processus de formation des salaires, rappelle le gouvernement. Il lutte de manière ciblée contre les abus dans le cadre des mesures d’accompagnement. Les organes d’exécution observent le marché du travail et font des contrôles principalement dans les branches aux salaires comparativement bas.

Selon le gouvernement, les mesures d’accompagnement ont fait leurs preuves pour protéger les travailleurs des répercussions indésirables de la libre circulation avec l’Union européenne. “L’évolution équilibrée des salaires dans le segment inférieur en témoigne.” Le rapport a été rédigé en réponse à un postulat de Lucrezia Meier-Schatz (PDC/SG).

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