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Un premier médicament remboursé à près de deux tiers des personnes infectées

L'OFSP avait déjà étendu en avril les remboursements à certains groupes de patients comme les personnes infectées par le sida ou par l'hépatite B ou les consommateurs de drogues par injection (image symbolique). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) Près de deux tiers des personnes atteintes de l’hépatite C peuvent se faire entièrement rembourser un médicament, le Zepatier, à partir du 1er juillet. Jusqu’à présent, le remboursement était limité à certains groupes de patients et dépendait du stade de la maladie.

L’assurance maladie de base ne prend actuellement en charge les nouveaux médicaments contre l’hépatite C qu’à de strictes et restrictives conditions. La maladie doit être à un stade intermédiaire (fibrose de stade 2) ou présenter des symptômes extra-hépatiques, explique lundi l’Office fédéral de la santé publique dans un communiqué.

En avril, l’assurance maladie a étendu les remboursements aux patients qui présentent un risque de transmission élevé ou dont la maladie évolue rapidement comme les personnes infectées par le sida ou par l’hépatite B, les consommateurs de drogues par injection ainsi que les patients chez qui le premier traitement a échoué et qui nécessitent urgemment une nouvelle thérapie.

D’abord sur deux ans

L’OFSP a désormais décidé de lever ces limitations pour Zepatier. Ce médicament peut traiter tous les patients infectés par le génotype 1 ou 4 de l’hépatite C, soit environ 62% de toutes les personnes touchées par cette maladie, quel que soit le stade de celle-ci. Cet élargissement de la rétrocession va de pair avec une baisse du prix du médicament. Zepatier coûte désormais 30’952 francs, contre 47’690.

Stratégie hépatite suisse salue cette décision qui permet à un grand nombre de patients d’accéder à des médicaments efficaces. Mais il faut aller encore plus loin, réagit-elle dans un communiqué. Certains médicaments efficaces contre d’autres génotypes du virus devraient également être remboursés, associés à des baisses de prix.

La décision de l’OFSP correspond aux directives internationales qui recommandent de recourir sans restriction aux nouveaux médicaments contre l’hépatite C, dès que cela est raisonnable du point de vue économique. L’extension du remboursement est toutefois limitée à deux ans afin que son impact puisse être analysé.

Réel besoin médical

La Confédération est toutefois d’avis que les traitements onéreux ne sont à administrer aux patients qu’en cas de fort besoin médical. Un grand nombre de personnes infectées ne sont pas gravement malades et un cinquième guérit spontanément. En Suisse, le taux de nouvelles infections est bas, tout comme la part des personnes infectées.

Pas question donc de prendre d’autres mesures comme le dépistage des personnes ne présentant pas de symptômes, de risque élevé de transmettre le virus ou de souffrir de complications.

L’OFSP poursuit en outre les discussions menées avec les titulaires d’autorisation de mise sur le marché des autres médicaments coûteux traitant l’hépatite C. Si les entreprises sont disposées à baisser sensiblement leurs prix, il étendra également les modalités de remboursement de ces produits.

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