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Un soutien croissant aux bilatérales qui se fonde sur l’économie

Les arguments économiques ont du poids dans le soutien aux accords bilatéraux entre Berne et Bruxelles (photo symbolique). Keystone/MARTIN RUETSCHI sda-ats

(Keystone-ATS) Toujours plus de Suisses prennent en compte les arguments économiques dans leur jugement sur les bilatérales. Selon un sondage, ils sont 82% à penser que l’économie a besoin de rapports stables avec l’UE, contre 79% lors d’une précédente enquête en octobre 2015.

Entre 60 et 79% des sondés sont aussi d’avis que les accords bilatéraux ouvrent l’accès au marché européen et aux programmes de formation et de recherche de l’UE, selon ce dernier sondage de gfs.bern mandaté par Interpharma, le 3e du genre, dont les résultats sont parus dans la NZZ am Sonntag. L’institut de Claude Longchamp a interrogé 2500 personnes par téléphone entre le 18 avril et le 7 mai.

Sur le programme “Horizon 2020” plus spécifiquement, quatre cinquièmes des sondés estiment que ses bénéfices sont très importants pour les universités, alors que 60% le trouvent très utile pour les PME, détaille Interpharma dans un communiqué publié dimanche.

Dans le même temps, les Suisses approuvent avec force l’extension de la libre circulation des personnes à la Croatie décidée par le Conseil fédéral et qui sera à l’ordre du jour de la session d’été du Conseil des Etats entre le 30 mai et le 17 juin. Un peu moins de deux tiers des sondés soutiennent ce projet, alors que 32% d’entre eux y sont opposés et que 8% demeurent indécis.

Erosion d’un succès

Après l’acceptation par le peuple de l’initiative contre l’immigration de masse en février 2014, les résultats de cette 3e enquête – consécutive à celles de février et d’octobre 2015 – montrent aussi que le rayonnement du texte de l’UDC est en perte de vitesse. Si les électeurs pouvaient voter à nouveau, 47% seraient contre et 36% pour. En février 2015, 43% des votants avaient rejeté le texte, contre 39% de oui.

Ces chiffres ne signifient toutefois pas qu’une nouvelle votation, comme le demande l’initiative “Sortons de l’impasse” (RASA), obtiendrait la majorité. En effet, seulement 43% des personnes interrogées sont certainement ou plutôt d’accord avec cette proposition, alors que 46% sont contre et 11% indécises.

Réfugiés en question

Les personnes interrogées se prononcent en revanche à 61% pour une mise en oeuvre flexible de l’initiative UDC et contre une application à la lettre qui risquerait de compromettre les accords bilatéraux, alors que 31% d’entre elles soutiennent l’inverse. Et 77% des sondés se disent d’accord avec une mise en oeuvre flexible prévoyant de favoriser les travailleurs suisses.

La question de l’accueil des réfugiés reste elle considérée de manière critique, 58% des participants au sondage craignant des conséquences négatives pour la Suisse. Par ailleurs, 79% des personnes interrogées estiment que le problème des réfugiés ne peut être résolu qu’au plan international.

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