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Une “vision 2030” pour la formation professionnelle en Suisse

(Keystone-ATS) Le monde du travail évolue rapidement et la formation professionnelle doit continuer à se développer. Dans cette optique, la Confédération, les cantons et les partenaires sociaux ont posé les jalons pour élaborer une “vision 2030” du secteur.

“Cette stratégie se fondera sur le message sur la formation, la recherche et l’innovation 2017-2020” transmis au Parlement fin février, a affirmé lundi le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann devant les médias à Berne. Il s’exprimait à l’occasion de ce Sommet national de la formation professionnelle.

Désindustrialisation et digitalisation, notamment, font qu’économie et société sont en profonde et constante mutation, a ajouté Roland Müller, directeur de l’Union patronale suisse (UPS). Or dans le même temps, le système de formation professionnelle demeure très diversifié et les travaux législatifs en cours, lents, a-t-il noté.

Un groupe de travail piloté par le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI), constitué notamment d’experts scientifiques, a ainsi été chargé d’élaborer cette stratégie à long terme. Les principaux axes devront être prêts pour les prochaines Journées de la formation professionnelle en 2017.

Le groupe de travail devra tenir compte de la complexité du système ainsi que de ces défis auxquels il est confronté, notamment ceux induits par la numérisation, ont relevé les différents participants au Sommet. Car “les profils professionnels changent, certains métiers disparaissent et d’autres émergent”, a commenté Paul Rechsteiner, président de l’Union syndicale suisse (USS).

Double-jeu redouté

Le conseiller aux Etats (PS/SG) a assuré que tous les partenaires s’accordent sur le fait que la formation professionnelle ne doit pas être victime des mesures d’économies. Et Hans-Ulrich Bigler (PLR/ZH), directeur de l’Union suisse des arts et métiers (usam), de pointer le Conseil fédéral.

Ce partenariat sera compromis si, tout en prévoyant plus de moyens financiers pour renforcer la formation professionnelle supérieure, il prive en même temps de certains moyens les cantons partenaires, a critiqué M. Bigler, qui est membre de la commission de la science et de l’éducation du National. Récemment, cette dernière a réclamé entre autres une augmentation des contributions à la formation, la recherche et l’innovation entre 2017 et 2020.

Une campagne en 2017

D’avis que les entraves bureaucratiques pèsent sur le dynamisme de la formation professionnelle en Suisse, les différents participants au Sommet national ont également mis l’accent sur la réduction des charges administratives pour les entreprises. Là encore, les premières améliorations, notamment au niveau des cantons, devront être réalisées et évaluées d’ici le prochain sommet.

La Confédération veut aussi mieux combattre la pénurie de personnel qualifié en Suisse. Selon l’Office fédéral de la statistique, plus de 550’000 personnes entre 25 et 64 ans ne possédaient pas de diplôme postobligatoire en 2014. Le DEFR a annoncé une campagne d’information et de sensibilisation en 2017 ainsi que la parution d’un guide sur les formations et examens adaptés aux adultes.

Le premier Sommet national de la formation professionnelle s’était déroulé en mars 2014. Le Conseil fédéral avait alors esquissé les orientations futures de la politique de formation professionnelle, mais n’avait rien décidé de concret. Lors des deux premières éditions, les participants s’étaient déjà mis d’accord pour renforcer l’offre de la formation professionnelle supérieure.

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