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Une grenade lancée contre l’ambassade américaine au Monténégro

Des policiers et des experts en forensique inspectent le site de l'explosion près de l'ambassade étasunienne. KEYSTONE/EPA/BORIS PEJOVIC sda-ats

(Keystone-ATS) Un Monténégrin de 43 ans s’est fait exploser dans la nuit de jeudi à vendredi devant l’ambassade des Etats-Unis à Podgorica. Il a auparavant jeté une grenade à l’intérieur de l’enceinte du bâtiment.

“A l’heure actuelle, nous n’avons pas trouvé d’éléments nous permettant de parler de terrorisme”, a commenté la procureure Lepa Medenica, sans plus de précisions sur le mobile de cet homme.

Petit pays balkanique de 660’000 habitants, le Monténégro a rejoint l’OTAN au printemps, malgré l’opposition d’une grande partie de sa population, majoritairement orthodoxe. Selon des chiffres récents, 23 de ses ressortissants ont par ailleurs rejoint les rangs djihadistes en Syrie et en Irak.

Décoré par Milosevic

L’auteur de l’attaque n’a a priori pas le profil d’un militant islamiste. Inconnu de la justice, il n’a été identifié par les enquêteurs que par ses initiales, D.J. Il est né en Serbie.

Les enquêteurs, “en coopération avec le FBI, examinent les activités sur les réseaux sociaux” de l’assaillant afin de déterminer “ses motivations et s’il a agi seul ou avec des complices”, a précisé un haut responsable du ministère de l’Intérieur, Enis Bakovic.

Le principal quotidien du pays, Vijesti, a diffusé des éléments de sa page Facebook, notamment la photo d’un diplôme signé de l’ancien président serbe Slobodan Milosevic: celui-ci fait état d’une décoration que cet homme avait obtenue pour son engagement au sein de l’armée yougoslave en 1999, année des frappes de l’OTAN sur la Serbie pour mettre un terme à la guerre du Kosovo.

A cette époque, le Monténégro et la Serbie étaient unies au sein de ce qui restait de la République fédérale de Yougoslavie. Le Monténégro a déclaré son indépendance en 2006 et s’est depuis résolument engagé dans une politique pro-occidentale.

Militants pro russes

L’annonce de l’adhésion à l’OTAN du Monténégro avait entraîné de violentes manifestations en 2015.

En octobre 2016, les autorités monténégrines avaient dit avoir empêché un putsch préparé par un groupe de militants pro russes, dont une majorité de Serbes, qui auraient projeté de renverser le gouvernement le soir des législatives. Le but aurait été de faire pièce à l’intégration à l’OTAN.

Pendant l’enquête, les autorités ont également évoqué un projet d’assassinat du Premier ministre de l’époque, Milo Djukanovic.

Quinze personnes sont jugées pour cette tentative, parmi lesquelles deux Russes et deux Serbes qui sont en fuite. L’opposition pro russe avait dénoncé un “procès politique monté de toutes pièces” par le pouvoir.

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