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Une liaison extra-conjugale plonge la coalition australienne dans la crise

Barnaby Joyce a refusé de démissionner et contre-attaqué en qualifiant les propos de Malcolm Turnbull d'"ineptes". KEYSTONE/EPA AAP/LUKAS COCH sda-ats

(Keystone-ATS) La crise a éclaté au grand jour vendredi au sein de la coalition conservatrice au pouvoir en Australie. Le Premier ministre libéral Malcom Turnbull a été vivement critiqué par son numéro 2 mis en cause pour une liaison extra-conjugale avec une collaboratrice.

Barnaby Joyce est dans la tourmente depuis la révélation de sa liaison avec une collaboratrice de près de 20 ans sa cadette, qui attend aujourd’hui son enfant. Il est accusé d’avoir contrevenu aux règles du gouvernement en la faisant nommer dans un cabinet ministériel et les appels à sa démission se multiplient.

Jeudi, M. Turnbull a tiré jeudi à boulets rouges sur le chef du Parti national, l’un des piliers de sa coalition conservatrice. Il l’a accusé d’avoir “commis une erreur de jugement choquante en entretenant une liaison avec une jeune femme qui travaillait dans son bureau” et d’avoir “causé une souffrance et une humiliation extrêmes” à son épouse et à ses quatre filles.

Sans aller jusqu’à lui demander de démissionner, M. Turnbull, dont la coalition dépend de la participation du Parti national, a demandé à M. Joyce de profiter de son congé à venir pour “évaluer sa propre position”.

Commentaires “déplacés”

Des conseils et des commentaires qui n’ont pas plu à Barnaby Joyce qui a adopté une attitude de défi, vendredi, lors d’une conférence de presse incisive. Il a annoncé qu’il ne comptait pas renoncer à son poste et accusé le Premier ministre d’ingérence dans les affaires de son parti, tout en fustigeant des propos “déplacés”, “inutiles” et ayant causé “plus de tort”.

“Je ne crois pas que des gens doivent démissionner de leur travail pour des questions personnelles”, a-t-il dit. “Je pense que nous sommes dans une situation triste si ce sont des problèmes personnels qui déterminent (le devenir) d’un emploi, dans n’importe quel travail.”

Le Premier ministre adjoint a également rejeté des accusations de l’opposition selon laquelle il aurait enfreint le code de bonne conduite en acceptant de vivre à titre gracieux dans l’appartement d’un ami millionnaire après l’effondrement de son mariage. Il a affirmé qu’il ne s’agissait là que du geste de soutien d’un ami.

Démission réclamée

L’opposition travailliste est remontée au créneau vendredi, demandant à M. Turnbull de limoger M. Joyce. Son chef Bill Shorten a estimé que le gouvernement était “en crise” avec “un Premier ministre et son adjoint qui se font la guerre”, jugeant que pareille situation ne pouvait pas durer.

Barnaby Joyce s’était retrouvé empêtré voici quelques mois dans une affaire de double nationalité qui avait débouché sur la démission de plusieurs parlementaires, menaçant la maigre majorité gouvernementale à la chambre des représentants. Il avait été réélu lors d’une législative partielle après avoir fait campagne sur les valeurs familiales et conservatrices.

Il s’était forgé une notoriété internationale en menaçant de faire euthanasier les chiens de la star américaine Johnny Depp entrés illégalement en Australie.

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