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Une ligne à très haute tension inédite en Valais

(Keystone-ATS) Une version souterraine de la ligne à très haute tension prévue entre La Bâtiaz et Martigny (VS) a été mise à l’enquête vendredi. Elle implique une technique de forage jamais utilisée en Europe pour une ligne de 380 kilovolts (kV).

“Il ne s’agit pas d’un enfouissement câblé classique, mais d’un forage dirigé. Une technique qui n’a jamais encore été utilisée en Europe pour une ligne à très haute tension et qui est adaptée à des terrains avec une géologie particulière, comme c’est le cas à cet endroit très précis de la plaine du Rhône”, a indiqué à l’ats Marie-Claude Debons, porte-parole de Swissgrid en Suisse romande.

A l’origine, la ligne à très haute tension (THT) entre La Bâtiaz et Rosel à Martigny devait être aérienne. Une variante combattue par la commune de Martigny et les riverains.

“Après discussion avec les autorités communales, et dans le but de faire converger les intérêts de toutes les parties, nous avons choisi de mettre à l’enquête la variante enterrée à forage dirigé. Une variante qui figurait déjà dans les études de faisabilité”, souligne Marie-Claude Debons.

Electricité de pointe

L’ensemble du projet déposé en 2010 comprend trois lignes longeant la vallée du Trient: une ligne câblée reliant Nant de Drance (barrage d’Emosson) à Châtelard, une ligne aérienne classique allant de Châtelard à La Bâtiaz et la ligne enterrée La Bâtiaz-Rosel, à l’entrée de Martigny.

Les deux premières sont actuellement en construction. La troisième est mise à l’enquête jusqu’au 23 novembre. La décision finale sera du ressort de la Confédération.

Pour Swissgrid, l’ensemble de l’installation est devisée à 240 millions de francs. Elle doit permettre de produire de l’électricité de pointe destinée en priorité au trafic ferroviaire.

Chamoson-Chippis pas concernée

Cette nouvelle technique ne conviendrait pas à la ligne très contestée entre Chamoson et Chippis, non loin de là. Selon Swissgrid, les conditions ne sont pas réunies pour y appliquer la technique du forage dirigé. La ligne Chamoson-Chippis suscite de nombreuses oppositions, dont celle de l’Association sauvegardons le coteau valaisan (ASCV) et celle de mamans du village de Grône inquiètes de son impact sur la santé de leurs enfants.

Actuellement, le démarrage des travaux de construction de cette dernière est suspendu. Le Tribunal administratif fédéral (TAF) a en effet rendu en mai dernier une décision favorable à 18 opposants.

Le TAF a désavoué l’Office fédéral de l’environnement (OFEN) qui avait retiré l’effet suspensif en donnant, en janvier 2015, son feu vert à la demande d’approbation des plans déposée par Swissgrid. Pour le TAF, il ne saurait être question de délivrer “un permis de construire anticipé”.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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