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Une mosaïque des Thermes de Caracalla remise à neuf par Bulgari

L'administrateur délégué de Bulgari, Jean-Christophe Babin, pose devant la portion de mosaïque restaurée dans les thermes antiques de Caracalla. KEYSTONE/EPA ANSA/MAURIZIO BRAMBATTI sda-ats

(Keystone-ATS) Une partie de la mosaïque du gymnase des Thermes antiques de Caracalla, à Rome, est sortie de terre mardi, après six mois de restauration. Ces travaux, financés par le joaillier romain Bulgari, sont qualifiés d'”inattendus” par la responsable du projet.

“Le fait d’avoir pu remplacer les trous par les tesselles originales a permis une lecture complète de la mosaïque”, a déclaré à l’AFP la restauratrice Anna Borzomati. La mosaïque, datant du IIIe siècle, a été préservée pendant des siècles par la terre puis, à sa découverte dans les années 1940, par du ciment introduit pour boucher les trous du pavement.

Une zone de 25 m2 a été fouillée pour récupérer les milliers de tesselles de marbre polychrome, rouge, vert et blanc, et recomposer le pavement en s’approchant de son état originel du IIIe siècle.

3000 euros le mètre carré

Bulgari a sponsorisé la restauration à hauteur de 3000 euros le mètre carré. Le joallier de luxe a annoncé mardi qu’il financerait les travaux des 70 m2 de mosaïque restants.

“Bulgari a une chance extraordinaire en tant que joaillier romain d’avoir un environnement artistique et architectural unique au monde qui chaque jour à un impact sur nos artisans”, a dit Jean-Christophe Babin, l’administrateur délégué du groupe. Pour lui, “redonner un peu à Rome ce que Rome nous a donné nous semble tout à fait logique”.

“Le travail continuera parce que les Thermes de Caracalla (notamment les zones recouvertes par de la végétation, ndlr) cachent encore de grandes portions de mosaïques qui ont été sans doute ré-enterrées dans un but de conservation”, a ajouté Francesco Prosperetti, surintendant archéologique de Rome.

Dette écrasante

Le recours à des fonds privés pour financer les restaurations de sites historiques est une pratique de plus en plus courante dans la ville Eternelle. Ecrasée sous le poids d’une dette de douze milliards d’euros, Rome n’a plus les moyens d’entretenir son patrimoine. Elle a donc décidé de mettre les bouchées doubles pour attirer des fonds d’entreprises et d’instituts privés.

Ces derniers mois, c’est l’escalier de la piazza di Spagna, fermé au public, qui est ainsi remis en état, grâce déjà au mécénat de Bulgari. D’autres maisons de luxe ont dernièrement participé financièrement à la restauration du Colisée (Tod’s) ou de la Fontaine de Trevi (Fendi).

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