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Une nouvelle grève des femmes comme leitmotiv du 14 juin

A Berne, des représentantes du PS Suisse, dont la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga (c), ont présenté le manifeste féministe (Keystone-ATS). sda-ats

(Keystone-ATS) Le 14 juin est une date clé pour l’égalité entre femmes et hommes: en 1981, le peuple adoptait l’article constitutionnel en la matière. Dix ans plus tard avait lieu la grève des femmes. Le projet de la reconduire en 2019 était au coeur des actions organisées jeudi.

Malgré l’introduction de la loi sur l’égalité, en 1996, des progrès restent à accomplir, selon plusieurs mouvements féministes et syndicaux. “Nous cherchons à mobiliser, à rallier le plus de femmes possible dans la perspective d’une nouvelle grève”, explique Valérie Borloz, secrétaire de l’Union syndicale vaudoise.

“Femmes bras croisés, le pays perd pied”: ce slogan scandé il y a vingt-sept ans pourrait de nouveau être d’actualité. Près d’un demi-million de femmes s’était alors mobilisées.

“On peut aussi se fâcher”, lance Valérie Borloz, évoquant le sentiment d’irrespect ressenti par de nombreuses femmes, notamment lors du renvoi en mars de la loi sur l’égalité par le Conseil des Etats. Le récent refus de l’initiative sur le congé paternité a fait déborder le vase.

“De nombreux parlementaires sont de vieux messieurs”, ajoute la secrétaire syndicale. Expliquant l’incompréhension dont les femmes sont victimes, elle rappelle qu’il est “nécessaire de mettre en place un cadre”, notamment juridique, permettant aux femmes de travailler, et impliquant les pères.

Actions dans toute la Suisse

Egalement sur le pont jeudi, Corinne Schärer, membre du comité directeur d’Unia, évoque les actions organisées jeudi dans toute la Suisse: “Face au manque de respect des Chambres fédérales, il est essentiel que nous réagissions”. “Nous exigeons que la promesse de mesures concrètes en matière d’égalité salariales faite en 2013 par la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga soit tenue”, conclut-elle.

Des pique-niques canadiens – à l’instar de celui de Lausanne -, un peu de musique et une ambiance bon enfant suffiront-ils? “Il est important pour les femmes d’avoir des espaces d’échanges, elles sont avides de comprendre”, rétorque Valérie Borloz.

Manifeste féministe

A Berne, des représentantes du PS Suisse, dont Géraldine Savary, vice-présidente du parti et conseillère aux États (VD), et Martine Docourt, co-présidente des Femmes* socialistes suisses, ont cloué le manifeste féministe sur la façade du Palais fédéral.

Ce manifeste sera également affiché en cinquante autres endroits en Suisse à l’occasion du lancement de l’année de la femme, qui durera jusqu’au 14 juin 2019. “Ce qui devrait être une évidence doit enfin le devenir. Et c’est là notre droit. Nous avons attendu trop longtemps déjà” sont les premiers mots de ce document, selon un communiqué du parti socialiste et de la Jeunesse socialiste suisse (JSS).

L’Association suisse pour les droits des femmes profite également du 14 juin pour rappeler sa position: “Les femmes attendent depuis trop longtemps l’égalité des salaires et le Parlement tergiverse”. Une manière d’annoncer la prochaine mobilisation féministe, #Enough18, prévue le 22 septembre à Berne.

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