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Une ouverture du marché du lait avec l’UE serait bénéfique

(Keystone-ATS) Une ouverture totale du marché du lait entre la Suisse et l’UE serait avantageuse pour l’économie helvétique. Le Conseil fédéral arrive à cette conclusion dans un rapport présentant, sur demande du Parlement, le pour et le contre d’une libéralisation. Le prix du lait pourrait reculer de 16 centimes sans perte pour les paysans, moyennant des compensations financières.

Pour l’instant, la question est purement théorique, aucun pourparler exploratoire n’ayant eu lieu avec Bruxelles, a assuré le directeur de l’Office fédéral de l’agriculture Bernard Lehmann. Une partie des producteurs de lait freinent des quatre fers, de crainte de perdre des revenus.

Une ouverture sectorielle impliquerait en effet à plus ou moins long terme la suppression des droits de douane, des contingents tarifaires et de certaines subventions. Exit ainsi le supplément pour le lait transformé en fromage et les contributions à l’exportation offertes par le biais de la loi dite chocolatière.

Ces 310 millions de francs annuels pourraient néanmoins être réalloués aux paysans par d’autres biais. Le rapport explore divers scénarios, avec ou sans aides financières. Dans la plupart des cas, la différence des prix par rapport à l’Union européenne reculerait d’environ un cinquième.

Plus de subventions

Ainsi, le prix du lait pourrait chuter de 17 à 25% – soit un maximum de 16 centimes. Alors que le producteur touche en moyenne 63 centimes par litre actuellement, il ne recevrait plus que 47 centimes après une ouverture du marché. Impossible néanmoins d’assurer que le consommateur bénéficiera lui aussi de cette baisse.

Dans le scénario favori de l’Office fédéral de l’agriculture, la libéralisation serait compensée par l’introduction d’une contribution à la surface herbagère de 800 francs par hectare. Il s’agirait encore d’injecter 100 à 150 millions pour éviter une baisse du revenu des producteurs de lait.

Secteur de poids

A part dans la variante sans aucune compensation financière, les quantités de lait devraient continuer d’augmenter même en cas d’ouverture du marché. L’ouverture des frontières pour le fromage, depuis 2007, n’a pas provoqué de catastrophe. Si les importations européennes ont progressé, les exportations de spécialités helvétiques ont aussi augmenté.

La tendance devrait être la même pour ce qui est du lait, des yoghourts et autres crèmes . La Suisse, exportatrice nette de produits laitiers, devrait le rester même après l’ouverture de la “ligne blanche”.

Le secteur laitier est l’un des plus importants du domaine agricole. Près de la moitié des paysans sont actifs dans l’économie laitière. Quant au secteur de la transformation, il représente environ 700 entreprises et 10’000 emplois.

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