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Une violente collision avec un car en France fait 43 morts

(Keystone-ATS) Une violente collision entre un autocar et un camion a fait 43 morts et quatre blessés graves vendredi matin dans le sud-ouest de la France. Brûlées vives, les victimes sont pour la plupart des personnes âgées. Mais un enfant figure aussi parmi les tués.

“J’ai vu un nuage de fumée”, a témoigné Yvette Seguy, qui réside proche du lieu du drame sur la chaîne i-Télé. L’accident s’est produit peu avant 7h30 dans la campagne, “dans un virage” à un endroit “dangereux” appelé “la Fontaine du renard”.

La collision frontale a eu lieu dans la commune de Puisseguin, sur une petite route secondaire au nord-est de Bordeaux, près de Libourne en Gironde. Les deux véhicules se sont aussitôt embrasés.

Un chauffeur et 48 passagers se trouvaient à bord du bus. Le conducteur du camion fait partie des morts, alors que le chauffeur du bus s’en sort quasiment indemne.

Selon le porte-parole du ministère de l’Intérieur Pierre-Henry Brandet, interrogé sur I-Télé, quatre individus sont “très grièvement blessés”. Deux souffrent de brûlures et deux autres de traumatismes crâniens. Quatre autres personnes ont été légèrement blessées. Seuls huit individus présents dans l’autocar ont réussi à sortir du piège du brasier.

“Le chauffeur du car est légèrement blessé. Il a eu le réflexe salutaire d’ouvrir les portes pour permettre au maximum de passagers de quitter le bus”, a déclaré le maire de Puisseguin, Xavier Sublett.

Identification des corps

Près de dix heures après le drame, la totalité des corps emprisonnés dans le car, soit 41 dépouilles, se trouvait encore dans la carcasse du véhicule, ont indiqué les secours sur place. L’identification ne devrait débuter que samedi matin.

Membres du club du troisième âge de la commune girondine de Petit-Palais-Cornemps (643 habitants), les personnes âgées étaient parties tôt le matin de la bourgade, située à quelques kilomètres du lieu de l’accident. Elles devaient se rendre en excursion dans les Landes plus au sud.

Perte de contrôle

Selon un communiqué de l’Elysée, le camion transportait du bois. Le chauffeur et son fils de 3 ans qui se trouvait à ses côtés sont décédés.

“Sous réserve des résultats de l’enquête, le conducteur du camion aurait perdu le contrôle de son véhicule. Il se serait mis en travers de la route. Le chauffeur du bus n’a pas pu éviter l’accident”, a souligné Xavier Sublett à des journalistes sur place. Le maire a évoqué “une route très sinueuse”.

L’enquête devra notamment déterminer comment l’autocar a pu prendre feu aussi vite, alors que son moteur était situé à l’arrière. L’embrasement des deux véhicules pourrait avoir pour cause le choc du car contre les réservoirs de carburant et d’huile hydraulique du camion.

Il s’agit de la catastrophe routière la plus meurtrière en France depuis 1982. Un accident d’autocar avait alors coûté la vie à 53 personnes dont 44 enfants sur une autoroute près de Dijon à l’est du pays.

Cet accident était alors le plus meurtrier depuis 33 ans sur sol hexagonal. Il avait été causé par un ralentissement de la circulation.

Premier ministre sur place

Le président français François Hollande se trouve en visite officielle à Athènes. Le chef d’Etat a précisé qu’il se rendrait “le moment venu” en Gironde. “Dès ce soir, nous prendrons les décisions qui seront nécessaires. Nous verrons dans quelles circonstances les cérémonies peuvent être organisées”, a-t-il ajouté.

Le Premier ministre Manuel Valls s’est rendu sur les lieux en fin de matinée. Le ministre de l’Intérieur et le secrétaire d’Etat aux Transports, Bernard Cazeneuve et Alain Vidalies, ont fait de même.

Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, est aussi arrivé sur le site de l’accident. Son accès a été fermé aux médias, en raison du début de l’enquête. Celle-ci a été confiée à la gendarmerie, sous l’autorité du Parquet de Libourne.

Le conseiller fédéral Didier Burkhalter a, par ailleurs, présenté au ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius ses sincères condoléances. Le chef de l’Etat allemand, Joachim Gauck, le chef du gouvernement grec, Alexis Tsipras et celui du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, ont également fait part de leur sympathie.

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